Seuls deux ministres de ce nouveau gouvernement n'appartiennent pas à l'Ateneo de la República, une organisation nationale-catholique fortement influencée par le fascisme italien et la Phalange espagnole[1]. Les groupes de la Jeunesse péroniste ont adopté des idées révolutionnaires, influencés par le succès de la Révolution cubaine (1959) [4] : si dans les années 1950 la jeunesse étudiante était plutôt de droite voire d'extrême-droite (Mouvement nationaliste Tacuara), sa composition a changé avec l'entrée massive des classes moyennes sur les bancs de l'Université. Les divers mouvements de la Jeunesse péroniste se structurent alors, prenant une importance grandissante au sein du péronisme et s'opposant à la droite péroniste (ou « bureaucratie syndicale ») qui avait accepté de négocier avec la dictature. Le « Processus de réorganisation nationale » (« Proceso de Reorganización Nacional ») est le nom officiellement donné à soi-même par la dictature militaire argentine de 1976 à 1983, qui imitait ainsi le Proceso de reconstrucción nacional de la dictature uruguayenne.Celle-ci a fait près de 30 000 « disparus » (desaparecidos), 15 000 … Un an plus tard, son règne est sévèrement ébranlé par le Cordobazo (mai 1969), soulèvement spontané dans la ville de Córdoba, bientôt imité à travers le pays (Rosariazo, etc.). Archéologie Arts et spiritualités 1. Videla est remplacé à la présidence, en mars 1981, par le maréchal Roberto Viola, lui-même destitué, en décembre 1981, par le commandant en chef de l’armée, le général Leopoldo Galtieri. La « Tendance révolutionnaire », quant à elle, parie sur le retour du général pour instaurer les conditions révolutionnaires de transformation sociale en provoquant la levée en masse de la population[4]. Levingston nomme Carlos Moyano Llerena à l'Économie, le général de brigade Eduardo McLoughlin à l'Intérieur et Luis Maria de Pablo Pardo au secrétariat d'État. Mais la justice argentine le soupçonne d'avoir participé à plus de 500 faits de meurtres, tortures et séquestrations. L'union de ces forces politiques antagonistes contre l'armée contraint celle-ci à remplacer Levingston par Lanusse à la suite d'une tentative du président de se débarrasser de la junte[7], tandis qu'Arturo Mor Roig (UCRP) est appelé au ministère de l'Intérieur afin d'organiser l'ouverture politique annoncée sous le nom de « Grand Accord National » le 1er mai 1971. En outre, et cela caractérise également ce type de régime, contrairement aux coups d'État précédents, l'armée ne vise pas ici à intervenir temporairement sur la scène politique de façon à rétablir un ordre qu'elle estimerait menacé, inaugurant une période de transition à la suite de laquelle elle rendrait le pouvoir aux civils une fois le « péril » écarté. En décembre 1969, le Mouvement des prêtres pour le Tiers-monde implore sans succès Onganía de mettre fin à son plan d'éradication urbanistique des villas miserias (bidonvilles). Les premières disparitions forcées ont aussi lieu (Juan Pablo Maestre et son épouse, ainsi que le couple Verd, tous des FAR, en juillet 1971; Luis Pujals de l'ERP en août 1971, etc.). Galtieri, alors discrédité, est remplacé par le général de division Reynaldo Bignone. Histoire de l'Argentine . De Hipólito Yrigoyen à Perón, une succession de crises La crise de 1929 a des conséquences politiques désastreuses en Argentine. Toutefois, l'approfondissement du projet « révolutionnaire » des militaires échoue, provoquant l'inconcevable, à savoir l'union du radicalisme et du péronisme dans l'alliance dite de l'« Heure du peuple » (novembre 1970), l'ex-président Ricardo Balbín (UCRP) appelant conjointement avec son vieil ennemi, le général Perón, à l'organisation d'élections libres. Dictature argentine Dictature argentine - Histoire de l'Argentine - Terra Argentin . Mitos, cuentos, leyendas y literatura 5. Dans la province de Tucuman, caractérisée par la monoculture sucrière et la surproduction, il atteint 12 % en 1972, la dictature n'ayant lancé un plan de reconversion industrielle qu'après avoir fermé de force plusieurs usines[14]. Pour comprendre la singularité et les particularités de la dernière dictature argentine (1976-1983), la plus cruelle expérience en matière de violation des droits de l'homme dans le Cône Sud de l’Amérique Latine, il convient de la replacer dans le contexte historique du XXe siècle argentin. Le 23 septembre 1947 la loi 13.010 confère aux femmes le droit de voter et d’être élues. Un peu partout, de nombreux symboles rappellent aux argentins ces « années noires » : des plaques placées sur les trottoirs du quartier de … Histoire argentine, Rodrigo Fresán, Isabelle Gugnon : Un jeune argentin vivant à Londres pour qui le Mickey de "l'Apprenti sorcier" est un modèle de rebellion, un cacique de la pampa à vocation d'écrivain qui extorque des fonds pour une organisation de guerilla; un gardien de but chargé d'organiser des matchs de football dans les camps de détention de la dictature … Le cas de l'Argentine s'inscrit donc dans un processus global. Fin 1966, rien n'a encore été accompli sur le champ économique en raison des désaccords internes de l'armée [1]. C'est dans ce climat de crise que des organisations armées font leur apparition, luttant contre la dictature : foco éphémère des Forces armées péronistes à Taco Ralo (Tucumán) en septembre 1968, suivi de l'attaque du commissariat de Villa Piolín du 6 janvier 1970 au cours de laquelle les FAP diffusent la Marche péroniste et distribuent aux enfants du bidonville des jouets « expropriés »; première action publique des FAL en mars 1970, qui enlèvent le consul du Paraguay accusé d'être un agent de la CIA ; enlèvement du général Pedro E. Aramburu le 29 mai 1970, première action revendiquée par les Montoneros, péronistes catholiques nationalistes de gauche. Plus de trente ans après sa sortie, le film argentin L’Histoire officielle n’a rien perdu de son actualité. L'« Acte de la Révolution argentine », L'idéologie technocratique et national-catholique de la dictature, La mise au pas de l'Université et la « moralisation » de la société, Le remaniement ministériel de janvier 1967: la politique économique de Krieger Vasena, La destitution de l'état-major (mai 1968) et l'apparition des guérillas, Chronologie de l'histoire argentine (1966-1973). Cette dictature militaire ne prend fin qu’en 1983, à la faveur notamment de l’affaiblissement du régime consécutif à la défaite de l’Argentine face au Royaume-Uni lors de guerre des Malouines. Histoire de l’Argentine : la dictature. instruyó en el país sobre técnicas de tortura, « Les crises politiques récentes en Argentine », Escadrons de la mort, l'école française, Montoneros: copamiento de La Calera, 1970, Dictature militaire argentine (1976-1983), https://fr.wikipedia.org/w/index.php?title=Dictature_de_la_Révolution_argentine&oldid=174911121, licence Creative Commons attribution, partage dans les mêmes conditions, comment citer les auteurs et mentionner la licence. Avant l'arrivée des conquistadors espagnols l'Argentine était peuplée de clans indiens qui régnaient sous l’égide de l’Empire Inca. Des villes sont fondé… He came to power in a coup d'état that deposed Isabel Martínez de Perón.In 1985, two years after the return of a … Dans le Grand Buenos Aires, le chômage passe de 4,8 % en 1970 à 7,4 % en 1972, selon des statistiques officielles qui le sous-estiment pourtant largement[14]. Musicologie 6. 35 000 soldats sont ainsi présents à Ezeiza pour empêcher la foule de s'y rassembler, avec 150 snipers de la police fédérale aux points stratégiques de l'aéroport [4]. En mai 1968, pressentant des velléités putschistes, Onganía destitue l'état-major, remplaçant ainsi Julio Alsogaray par Alejandro Lanusse, Benigno Varela par Pedro Gnavi et Adolfo Alvarez par Jorge Martínez Zuviría. La situation reste assez méconnue en Argentine même et à l’étranger jusqu’en 1978 du fait de la stratégie de discrétion adoptée par la junte. Elle tente cependant d'abord de sauver son projet, la junte dirigée par Lanusse, Gnavi et Rey remplaçant Onganía par Levingston, simple attaché militaire à Washington, en juin 1970, un an après le soulèvement spontané de Córdoba. Parmi celles-ci, on a avait des peuples de l’Empire Inca qui ont pris résidence dans la partie nord. Influencée par le national-catholicisme [1], la dictature tente de « moderniser » et de « rationaliser » le pays tout en interdisant les partis politiques, espérant ainsi résoudre le problème de l'instabilité politique du pays, permanente depuis la proscription du péronisme par la « Révolution libératrice » de 1955 : le coup d'État qui avait déposé le général Juan Perón. Le peuplement de la région se fait notamment à partir du Pérou, après la découverte en 1543 de la route Pérou-Río de la Plata. Mais elle a vu aussi passer d'autres ethnies comme la culture de Santa Maria jusqu'à la culture de la Pampa. En juin 1969, au moment de la visite de Nelson Rockefeller envoyé par Nixon, Onganía remplacea Krieger Vasena par le technocrate Dagnino Pastore, qui ne parvient pas à contenir la hausse importante des prix[7]. Le coût de la vie augmente de plus de 20 % en 1970[7], tandis que la balance commerciale est déficitaire de 100 millions de dollars début 1971[7]. Lanusse négocie avec Perón et autorise à nouveau, progressivement, les partis (loi organique sur les partis du 1er juillet 1971), dont le Parti justicialiste interdit depuis 1955, puis convoque en juillet 1972 des élections. La mort du Général Perón en 1974 provoqua la clandestinité des Montoneros, péronistes de gauches et anti-impérialistes. Seule une délégation de 300 personnes est autorisée à accueillir le « Conducteur » [4], bien que 30 000 militants péronistes tentèrent de franchir les barrages[4]. La dictature argentine. Il s'éloigne cependant de l'orthodoxie libérale pure en maintenant l'activité industrielle par des travaux publics, ainsi qu'en établissant un programme corporatiste, expérimenté en particulier par le gouverneur de Córdoba Carlos Caballero, l'un des bras droits du prêtre intégriste Georges Grasset (de la Cité catholique) [9]. Par cette nomination, le général manifeste son soutien aux « formations spéciales » du péronisme engagées dans l'action directe (Forces armées péronistes, Forces armées révolutionnaires, Montoneros, etc.) L'état de siège est maintenu en permanence, les droits civiques et sociaux et les libertés suspendus (liberté de réunion, d'expression etc. Le secrétaire d'État à l'Éducation déclare alors vouloir « mettre la jeunesse à l'abri d'un plan communiste visant toute l'Amérique latine » par ces mesures autoritaires[7]. Par ailleurs, la « Révolution argentine » a été qualifiée d'« État bureaucratico-autoritaire » par le politologue Guillermo O'Donnell (1982), qui désigne par là le type de régime apparu au Brésil avec le coup d'État de 1964, ainsi qu'en Uruguay avec celui de juin 1973 et au Chili avec celui de Pinochet. Un éditorial de La Nación explique ainsi que « l'immoralité est l'un des visages montré par le communisme, en particulier auprès des jeunes » [1]. Un événement dont Courrier international est partenaire. Selon un témoignage de 2010 d'un sous-officier retraité de l'armée, Roberto Francisco Reyes, l'armée américaine, en particulier des unités des Rangers, ont entraîné 200 soldats argentins à Salta en 1967, leur enseignant l'usage de la torture (dont celle de la gégène et de plusieurs techniques d'asphyxie) [5]. En cela, les forces armées ont été influencées par la « doctrine de sécurité nationale » promue par le Pentagone dans le cadre de la guerre froide contre le Bloc de l'Est [4]. Le colonel Green déclare que « les magazines pornographiques (...) sont la base de la pénétration communiste auprès de la jeunesse » [1], et saisit ainsi les exemplaires de Playboy [1]. Toute représentation qui affecte, aux yeux de l'armée, la moralité, le mariage, etc., en justifiant l'adultère, l'avortement, la prostitution, le crime, la perversion, etc., est prohibée[1] : cinq minutes de Blow-Up d'Antonioni, coupables d'érotisme, sont ainsi coupées[1]; l'opéra Bomarzo (opéra) d'Alberto Ginastera, « obsédé par le sexe, la violence et l'hallucination », est interdit[1]. Celui-ci choisit alors son délégué Héctor Cámpora pour le représenter, avec Vicente Solano Lima (du Parti conservateur populaire) comme colistier : le mot d'ordre péroniste est alors « Cámpora au gouvernement, Perón au pouvoir ! » Le 18 novembre 1972, près de 100 000 personnes, en majorité des membres des Jeunesses péronistes, défilent autour de la maison du général[4]. [pas clair] en répondant aux différentes aspirations et en se plaçant au centre de l'échiquier politique, face à un régime discrédité[4], tandis que le cycle manifestation-répression-émeutes-répression légitime l'usage de la violence chez de nombreuses couches de la population[4]. Perón souffle ainsi le chaud et le froid, appelant la CGT à la grève générale (29 septembre 1971) afin de mettre la pression sur la dictature ainsi que sur la droite péroniste, puis remplaçant en novembre 1971 son délégué en Argentine, Jorge Rafael Paladino, par Héctor J. Cámpora, proche de la gauche péroniste, et favorisant ainsi les secteurs les plus intransigeants envers la dictature[15].