Entre autres découvertes, les chercheurs concluent : «Une large part des délits est commise par un petit pourcentage de 13-19 ans. A fortiori si on n’était pas présent au moment du délit (par exemple, dans le cas d’un cambriolage). Les règlements de compte liés au trafic de drogue ont tendance à baisser, notamment à Marseille qui n’ont jamais été aussi bas depuis 10 ans. Mais comment voulez-vous qu’ils sachent exactement si l’agresseur avait 17 ou 19 ans ?». Depuis les 15 dernières années, la majorité des intellectuels marqués à gauche a pris conscience de la réalité de la délinquance et des conséquences contre-productives de sa négation idéologique. Lors de la rituelle présentation annuelle des « chiffres de la délinquance », le vendredi 21 janvier, le gouvernement a attiré l'attention du public sur Il peut s’exprimer par « l’exposition directe aux faits de délinquance », ou par « une préoccupation qui se cristallise sur la criminalité mais qui la dépasse largement ». La délinquance des mineurs est une inadaptation temporaire et seule une minorité de jeunes vont poursuivre dans la délinquance adulte : « On observe une montée à l’adolescence, un maximum au début de l’âge adulte et une lente décroissance ensuite », observe Nicolas Bourgoin. D’autant plus qu’une augmentation des plaintes enregistrées par les services de police d’une année sur l’autre ne dit rien sur l'évolution du crime, tout comme nous le montre l’accroissement de la statistique des viols qui se produit depuis 3 ans, résultant du mouvement de libération positive des femmes (#MeToo, #BalanceTonPorc, affaire Weinstein) et non d’une augmentation des viols. En 2020, les Etats-Unis enregistreront la plus forte hausse de la mortalité depuis 1918, Voir la réponse 4. L’exemple le plus frappant est les arabicides, c’est-à-dire les homicides à caractère raciste de milices fascistes, mais également par celle d’Action Directe. L’insulte est la plus fréquente et les violences physiques sont plus nombreuses. Ces réactions témoignent des représentations collectives où les attaques sexistes sont euphémisées. L’espace public, un espace sexiste et machiste ? Puis une légère décrue, avant une remontée : en 2018, des mineurs ont été suspectés dans des affaires par la police et la gendarmerie à 209 000 reprises. Au total, c’est 8 % des femmes qui témoignent d’avoir été victime durant les 12 derniers mois d’au moins un fait grave, contre 17 % jugé « sans gravité ». Elle ne peut se réaliser seulement par les statistiques des services de police et de la justice. L'hypothèse d'une explosion de la criminalité et de l'ensauvagement de la société va devenir la centralité des deux prochaines années et des campagnes électorales. l’Observatoire national de la politique de la ville. De leur côté, sur la période 1994-2017, les enquêtes de victimation indiquent une baisse tendancielle des vols personnels depuis le milieu des années 1990, une stabilité globale des vols avec violence et une stabilité globale des cambriolages de résidence principale (avec, dans le détail, une baisse importante suivie d’une remontée également après 2008). Or, si nous prenons une vue plus distanciée, le taux de meurtre a diminué de 50 % depuis 1995, passant de 1600 aux alentours de 900 ces dernières années, tout en sachant qu’il y a une augmentation des tentatives. Les chiffres sont aussi influencés par l’activité des services de police : de façon paradoxale, un nombre accru de contrôles tend… à faire monter les chiffres de la délinquance… Ainsi, pour 100 mises en causes en 1998, plus de 22 visaient des mineurs. Les orientations prises dès 1993 ont favorisé un signalement plus systématique au parquet d’affaires de moindre ou moyenne gravité, avec le souci croissant de marquer une réponse pénale d’une façon ou d’une autre. Alors qu’il était stable depuis deux ans, le nombre d’homicides a augmenté de 8,5 % l’année dernière, passant de 894 individus en 2018 à 970 en 2019. En poursuivant votre navigation sur Mediapart, vous acceptez l’utilisation de cookies contribuant à la réalisation de statistiques et la proposition de contenus et services ciblés sur d'autres sites. Pour de nombreux politiques, l’été 2020 fut un été sanglant Orange Mécanique, que ce soit Xavier Bertrand, Marine le Pen, des élus de droite, ou encore de LREM avec les propos de Gérard Darmanin sur « l’ensauvagement » de la société. Ce qui laisse très dubitative Renée Zauberman : «Au mieux, les interrogés peuvent dire "C’était des jeunes." Choisissez votre formule d'abonnement pour accéder en illimité à tout Mediapart. Celiu-ci concernera l’évolution de la délinquance, la deuxième l’évolution de la société. Celles-ci permettent d’avoir une vue plus globale du phénomène. S’y ajoutent des circulaires des ministères de la Justice et de l’Education nationale qui poussent à la judiciarisation de presque tous les problèmes.», «Auparavant, quand il y avait un souci, cela se réglait entre les sanctions à l’école et les punitions des parents. La deuxième difficulté est que la mesure de la délinquance est complexe. En effet, les statistiques de police mesurent plus l'activité des services que la délinquance réelle et ce, pour plusieurs raisons. Covid-19 : les personnes vaccinées devront-elles continuer de se faire dépister, comme en Belgique ? Enquête Cadre de vie et sécurité : enquête annuelle réalisée par l’Insee en partenariat avec l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) Depuis 2015 le ministère de l Le phénomène recule en 2002 avec 32 occurrences, puis seulement 23 en 2003, et il disparaît quasiment en 2004.». Les chiffres rapportés dans les « bilans des crimes et délits enregistrés par la police et la gendarmerie » (au doux nom officiel « d’état 4001 ») ne sont pas un comptage des faits qui se sont produits — il est impossible de le savoir avec exactitude — mais de ceux qui ont été portés à la connaissance des forces de l’ordre. Le nombre de mises en cause de mineurs dans des affaires d’escroquerie et d’infractions économiques et financières est stable et demeure particulièrement faible (au maximum 7,9% des suspicions, mais plus souvent autour de 4%). En 2011 paraît l’enquête Polis-autorité (sur les rapports des jeunes aux forces de l’ordre), qui est l’occasion d’obtenir des chiffres de délinquance autodéclarée à Lyon et Grenoble. Il faut les analyser et tenter de les comprendre au lieu de crier à l’ensauvagement de notre société. Éric Dupond-Moretti: "Les chiffres sont clairs, la délinquance des mineurs n’a pas augmenté dans notre pays depuis 10 ans" pic.twitter.com/Um8Co5nlhc. Sur cent femmes, par ordre décroissant, vient en premier lieu les sifflements (20% des femmes interrogées), les insultes (8%), le fait d’avoir été suivie (3%), le pelotage et baisers forcés (2%), propositions sexuelles insistantes (1%), l’exhibitionnisme / voyeurisme (1%), et le viol (moins de 1%). Comme l’exprime la sociologue Véronique Le Goaziou, nous vivons dans une époque qu'on pourrait appeler une « crise existentielle collective » caractérisée par cette complexité à vivre-ensemble, par la présence constante de l'irrespect, de la saleté, des dégradations, des insultes, des conflits de voisinage, du tapage nocturne, des « choses » plus quotidiennes que les délits et crimes rassemblés. Malgré ces limites, le directeur de recherches au CNRS, compilant les chiffres de ces études transversales, estime qu'«en France comme dans le reste de l’Europe, il y a une diminution globale de la délinquance juvénile, notamment portée par la baisse des vols et des atteints aux biens». Laurent Mucchielli l’explique, auprès de CheckNews : «Depuis des années, les lois sont de plus en plus répressives. a. Les jeunes jamais aussi violents face à une justice laxiste ? Ces deux catégories d’infractions demeurent toutefois celles où l’on retrouve le plus de mineurs parmi les mis en cause. Les escroqueries progressent de 11 %. Ces statistiques comportent deux biais principaux : 1. Mais qu’en est-il réellement alors que la justice des mineurs (ordonnance de 1945) est remise en cause ? Après une histoire des méthodes de mesure et de leurs mutations contemporaines, les auteurs font apparaître les grandes évolutions de la délinquance : augmentation du vol de masse avec l'essor de la consommation depuis les Si cette judiciarisation n’a pas débouché sur davantage de condamnations, c’est car la justice, et notamment les parquets, a développé et employé, de plus en plus fréquemment, des alternatives aux poursuites. Dernières ressources, moins fréquemment citée : les enquêtes de délinquance autodéclarée. Abonnés La complémentarité de ces deux billets permet d’émettre l’hypothèse suivante : si la délinquance n’a pas explosé depuis les années 2000, ce sentiment repose sur un double processus. Viennent ensuite l’ensemble des atteintes aux personnes (21% y compris les atteintes sexuelles), les infractions à la législation sur les stupéfiants (13%) et les outrages (4%).». Dans un sondage de 2013, 84% des sondés ont le sentiment que la délinquance a augmenté pendant les derniers mois, ils étaient 72% en novembre 2012, 59% en juillet 2010, et 43 % en 2007, c’est-à-dire que le sentiment d’insécurité n’a cessé d’augmenter en quelques années (même si on peut critiquer la méthodologie des sondages). La délinquance des mineurs est-elle stable depuis dix ans, comme le dit Eric Dupond-Moretti ? Publication des données et des chiffres sur l'insécurité et la délinquance Depuis le 06 octobre 2015, le site Interstats présente des données de référence, des analyses, des études et des séries de chiffres sur l'insécurité et la délinquance.Ces données sont mises en ligne par le service statistique ministériel de la sécurité intérieure (SSMSI). sur ordinateur, mobile et tablette pour 1€ seulement, Transmettre à la rédaction des documents d'intérêts publics, la délinquance par le champ médiatique et politique que j’ai déjà traité, Laurent Mucchielli explique qu’il y a 3 complications dans la méthodologie statistique. On constate alors que les mineurs représentent une part stable, voire en léger recul, de l’ensemble des suspicions émises par les forces de l’ordre. Par le passé, on a constaté que la population avait leur sentiment d’insécurité qui grimpait en flèche malgré une baisse de la délinquance. Ce billet sera composé d’une suite indispensable à sa compréhension. Elle remonte à la publicisation de ces chiffres à partir de 1972 et la création de l'Etat 4001, index Les chiffres de la criminalité ont augmenté à partir des années 1970 et jusque dans les années 1980 en raison d’une convergence d’événements. Les enquêtes de victimation montrent bien que les faits les plus fréquents sont les « incivilités » (dégradations légères et insultes), qui n’apparaissent pas dans les statistiques de la police. Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance, c. Les agressions physiques graves et sexuelles, e. La délinquance baisse pour les faits les plus graves, h. L’omniprésence des incivilités, plus d’accidents que la délinquance, 2. Les homicides, les agressions physiques violentes sont des faits qui malheureusement se produisent chaque année : environ 900 homicides et 690 000 agressions physiques. Il est le phénomène le plus simple et le plus fiable à mesurer. s’être largement réduits dans le contexte de la crise sanitaire. Ceux-ci ont un impact fort sur le sentiment d’insécurité et sont plus bien réguliers que les agressions violentes et les crimes. En cas d’erreur ou de falsification par le mis en cause, cette information peut être erronée.». Pour le sociologue Laurent Mucchielli, cette diminution de l’homicide depuis les années 90 peut s’expliquer notamment par la variation des violences idéologico-politique. Ainsi, la dénonciation et la répression nouvelle d’un phénomène peut laisser penser qu’il est en explosion. de la délinquance globale enregistrée par les services de police. Si on y ajoute les escroqueries, les destructions et les dégradations, ce sont 54% des condamnations qui sanctionnent des atteintes aux biens. Comment comprendre le sentiment d’insécurité dans la société ? Abonnés Ainsi, les statistiques de police reflètent bien plus l’augmentation des victimes à porter plainte, les changements de méthode d’enregistrements des forces de l’ordre et la fluctuation des lois, qui ont pour conséquence d’élargir les critères de définition de la délinquance. plusieurs millions de recours aux urgences, risque d’agression est donc entre 5 et 15 fois. Dorénavant, les proviseurs ont des "correspondants police" ou le contact des substituts mineurs dans les parquets qu’ils appellent facilement. On gère de moins en moins les problèmes entre nous, on a de plus en plus recours à la force publique.» Ce qui entretient un «cercle vicieux», selon le sociologue : «On judiciarise de plus en plus, donc les chiffres augmentent, donc on s’inquiète et on a tendance à judiciariser encore plus.», A lire aussiA Evry, la justice des mineurs fait du sur-mesure. Managérialisation et médiatisation de la politique policière L'instrumentation politique des chiffres de la délinquance n'est pas nouvelle. Toutes ces transformations seront analysées dans le billet suivant. [10] Par ailleurs, les mineurs sont les plus nombreux dans les catégories d’infractions les moins graves. ». Il s’agit donc soit de faits directement constatés par des policiers ou des gendarmes, soit de ceux qui ont fait l’objet d’une plainte de victime. Les travaux menés par Amandine Lebugle et l’équipe de l’enquête Virage démontrent que les violences dans les espaces publics touchent surtout les jeunes femmes des grandes métropoles. Mais qu'en est-il réellement de la délinquance et de l’insécurité réelle dans la société, et non de son sentiment ? Le risque d’agression est donc entre 5 et 15 fois moins important que d’autres risques de la vie quotidienne (accidents de la vie courante). L’année 2019 aurait connu une augmentation très nette des violences sexuelles (+12 %), du nombre d’homicides (+9 %), des coups et blessures volontaires sur personnes de 15 ans ou plus (+8 %) qui provient surtout des violences intrafamiliales enregistrées. Fusillade à Dijon et à Nice, agression au couteau à Bordeaux, tirs de mortiers de feux d’artifice sur les policiers, des maires agressés physiquement, une gendarme tuée par un automobiliste fuyant un barrage, une tentative de meurtre sur un pompier, une soignante tuée après avoir été traînée sur 800 mètres par une voiture, un chauffeur de bus tué par un groupe d’individus, des personnes agressées pour le port du masque, depuis la fin du confinement, on retrouve dans les médias des phénomènes de violence divers et variés. Cependant, nous avons vu que nous pouvons prendre une vue un peu plus distanciée dessus. La tendance à la baisse des condamnations se confirme sur un temps plus long. Toutes celles où les forces de l’ordre ne trouvent pas de suspect sont exclues du champ d’observation.», Deuxième limite, soulevée par le SSMSI : «Le caractère majeur ou mineur du mis en cause repose sur l’âge du mis en cause tel qu’enregistré par les services de police et de gendarmerie. D’autant plus qu’avec le confinement, certains crimes et délits semblent s’être largement réduits dans le contexte de la crise sanitaire. Pourquoi cette omniprésence des « tournantes » pendant deux ans alors que la criminologie des viols collectifs est connue depuis les années 60 ? «Les enquêtes de victimation permettent de savoir qui sont les victimes, mais ne portent pas sur les auteurs», pose Renée Zauberman, directrice de recherche émérite au CNRS et membre du Centre de recherches sociologiques sur le droit et les institutions pénales (Cesdip). [8] Contrairement aux hypothèses d’ensauvagement de la société qui serait produit par « des décennies d’individualisme forcené » dont chacun est à la merci en sortant de chez soi, les crimes et délits ne constituent pas un risque quotidien. Tout d’abord, on ne peut pas expliquer le comportement particulier de quelques-uns par une caractéristique générale. Il apparaît donc que les faits les plus graves soient aussi les plus rares. Le sentiment d’insécurité, une émotion exacerbée provenant d’une société imaginée ? la délinquance des mineurs a connu une forte augmentation, si l’on se fie aux chiffres de la police. Depuis 1988, le Conseil national des villes est l'instance nationale consultative de la politique de la ville, qui a pour mission de conseiller le gouvernement sur les réformes à promouvoir en faveur du développement des quartiers en difficulté. Les accidents de la route, du travail, du sport et de la vie domestique sont en réalité beaucoup plus fréquents. les viols collectifs n’avaient occasionné qu’un volume de 1 à 7 titres (pour une moyenne de 4 par an), en 2001 l’expression "viols collectifs" ainsi que celle, nouvelle, de "tournantes", apparaissent au total à 50 reprises. La réalité est que le taux de réponse pénale n’a pas cessé d’augmenter au cours des années 2000, passant de 77% pour arriver au alentour de 90 % ces dernières années. Ce sont les jeunes de moins de 30 ans qui sont les principales victimes de ces agressions, tout comme les chômeurs et les classes populaires. Dans un deuxième temps, à partir de 1998, ils ont à la fois stabilisé la saisine des magistrats du siège et réduit considérablement les classements sans suite, au profit d’une croissance extrêmement forte et rapide des alternatives.». «La répétition des enquêtes transversales permettrait de comparer les évolutions des taux d’auteurs dans le temps […] Mais, en France, aucun dispositif durable n’a vu le jour concernant les enquêtes de délinquance autodéclarée», regrette Sebastian Roché. Qui décrit : «Confrontés à l’inflation des affaires transmises par la police et la gendarmerie, les parquets ont dans un premier temps (1993-1998) augmenté à la fois les poursuites et les classements sans suite, et mis en place les premières alternatives. Au sein des quartiers prioritaires, 30% des femmes et 18% des hommes affirment se sentir en situation d’insécurité contre 17 % et 8 % dans les unités urbaines proches de ces territoires pauvres, selon l’Observatoire national de la politique de la ville. Ses contenus n'engagent pas la rédaction. Ensuite, il peut se produire à un instant T une augmentation de plaintes déposées relatif à un délit/crime sans que celui n'augmente réellement. Cela provient des représentations de genre valorisant la confrontation entre les hommes, le patriarcat favorisant les valeurs de la masculinité hégémonique : l’honneur et la virilité. Celle-ci étant profondément influencée par les changements législatifs, l’activité ou le fonctionnement des forces de l’ordre, les priorités politiques, ou par la manière qu’a la société de traiter ces problèmes. Les parents portent aussi plus régulièrement plainte, poursuit Laurent Mucchielli. Quant aux infractions à la législation sur les stupéfiants où des mineurs sont suspectés, elles triplent presque sur la période : 30 000 mises en cause de mineurs en 2018. Tous les 10 ans environ, le thème de l’insécurité revient sur le devant de la scène : au début des années 90, pendant la campagne électorale en 2002, puis avec les émeutes de 2005 et l’élection de Sarkozy, l’insécurité semble donc exploser depuis une vingtaine d’années si on en croit le champ politico-médiatique. Sur la même période, la proportion de condamnations prononcées contre des mineurs stagne entre 8% et 9% de l’ensemble des condamnations. Elle s’explique aussi par l’individualisation des sociétés. Notre pays serait devenu une jungle de la violence. Et surtout, dans le cas qui nous intéresse, les enquêtes de victimation sont limitées pour mesurer la délinquance des mineurs. La délinquance est réelle dans notre société. Comme le montre Laurent Mucchielli, « Dans le détail, cette baisse globale est surtout liée aux différentes formes de vols sur les personnes et les véhicules, tandis que les cambriolages connaissent des évolutions en dents de scie, avec des périodes de baisse suivies de périodes de hausse comme dans les années qui ont suivies la crise économique de 2007-2008. Les hommes et les femmes ne vivent pas de la même manière les faits subis. Justice des mineurs : «Les garçons se retrouvent plus souvent en prison que les filles», article consacré à la mise en cause des mineurs par les forces de l’ordre, Le sociologue et directeur de recherches du CNRS Laurent Mucchielli, A Evry, la justice des mineurs fait du sur-mesure, interrogent des 13-19 ans scolarisés à Grenoble et Saint-Etienne, Désintox vous expliquait d’ailleurs comment Nicolas Sarkozy manipulait ce chiffre, bien plus tard que chez certains voisins européens. Les chiffres de 2019 proviennent d’Interstats et ne révèlent que le nombre de plaintes déposées. Dans un premier temps, il est complexe de mesurer l’évolution des agressions physiques graves par les statistiques des services de police, puisque la définition juridique du délit de « Coups et blessures volontaires non mortels » n’a cessé d’évoluer depuis les années 1980. Comment le variant britannique du Covid-19 est-il détecté ? C’est ce qu’il s’est produit entre 1999 et 2002 sur les viols collectifs que l’on a nommé « tournantes », désignant exclusivement les jeunes de quartiers issus de l’immigration. Depuis le 11 mai et le déconfinement, la délinquance reste à un niveau bas dans la capitale. D’une part sur une amnésie collective faisant oublier la criminalité du siècle dernier, d’autre part sur un processus de victimisation positive qui s’est opérée dans la dernière partie du 20ème siècle, ayant pour conséquence que la population n'accepte plus le moindre phénomène de violence. Si on prend l’exemple de Paris dont les atteintes aux biens ont bondi de 12 % (vols à la tire, vols dans le métro, cambriolages de commerces…), cette dynamique inflationniste s’explique par la mobilisation constante des policiers lors des manifestations de Gilets-Jaunes. Qui plus est, l’enquête CVS est apparue récemment, au milieu des années 2000, ce qui pose des problèmes d’observation des phénomènes sur le temps long. [12] Si on fait cette hypothèse à partir de l’ethnie, on retombe dans l’imaginaire raciste du début de la fin du 19ème siècle – début 20ème, où la criminologie assimilait la délinquance à de l’inné et du biologique. Difficilement. Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance b. Ces enquêtes sont surtout éparses, dans le temps et dans l’espace. Cependant, cette hypothèse reste fragile pour expliquer l’augmentation des homicides. Pour visualiser les évolutions de la délinquance, il faut plutôt l’étudier sur un temps long. Une déclaration que vous nous demandez de vérifier, et qui intervient alors que le ministre de la Justice a refusé de parler, contrairement à son homologue de l’Intérieur, Gérald Darmanin, d’un «ensauvagement» de la société.