Les Khmers rouges réorganisent en outre leur mouvement pour le rendre plus présentable. En août 1979, Pol Pot et Ieng Sary sont jugés par contumace, dans un procès considéré comme « stalinien » par la communauté internationale, et condamnés à mort pour « génocide »[132],[133]. Sihanouk est mis en résidence surveillée[94]. Interrogé en 1988 par David Porter Chandler, Sarin regrettera que son livre ait pu laisser penser que les dirigeants khmers rouges pouvaient conduire le pays avec intégrité et équité mais à l'époque, il croyait dans les valeurs véhiculées par la rébellion. Les liens familiaux traditionnels sont détruits : on retire aux maris l'autorité sur leurs femmes et aux parents celle sur leurs enfants, ces derniers faisant l'objet d'une éducation en commun. La durée de survie des détenus n'excède généralement pas trois mois. On peut tout d'abord citer la notion de karma et de réincarnation qui pour certains intervenants – non bouddhistes il est vrai – expliqueraient la résignation observée chez la plupart des victimes[225]. Des contacts directs sont finalement établis et, le 1er juin, Norodom Ranariddh rencontre Khieu Samphân pour convenir d'un front uni. On retrouve à ses côtés, à la tête de la branche modérée du parti, Tou Samouth, le mentor de Saloth Sar, plus connu sous le nom de Pol Pot. Dans le cadre du programme de l’agrégation d’histoire de cette année portant sur « Les sociétés coloniales – Afrique, Asie, Antilles – années 1850-années 1950 », nous proposons un aperçu de l’histoire contemporaine du Viêt-Nam à travers la thématique du nationalisme comme alternative au système colonial. Pol Pot, par la suite, ne reconnaît que « quelques milliers » de victimes dues à « des erreurs dans l'application de notre politique consistant à donner l'abondance au peuple », tout en chiffrant par ailleurs à 600 000 le nombre de victimes de la guerre civile[110]. L'agriculture est totalement désorganisée par les transferts de population, la situation étant encore aggravée par l'incompétence du gouvernement en matière d'infrastructures. Dans son souci de lutter contre le culte de la personnalité qui d'après lui avait corrompu les régimes précédents, le Parti communiste du Kampuchéa allait prôner une direction collective et laisser ses véritables leaders agir cachés. Le premier ministre cambodgien refuse cependant tout pardon à Ta Mok. En effet, certains membres du Parti du peuple cambodgien (PPC) - l'ancien Parti révolutionnaire du peuple du Kampuchéa de la République populaire du Kampuchéa, arrivé en seconde position - dont l'un des fils de Sihanouk Norodom Chakrapong (en), menacent de faire sécession et de créer une république dissidente dans l'Est du pays, où ils sont majoritaires[163]. En 1973, le contrôle khmer rouge s'étend aux deux tiers du territoire cambodgien[57]. Les Khmers rouges provoqueront leur propre chute en livrant une véritable guerre à la minorité vietnamienne du Cambodge, ce qui mènera à l’invasion de ce pays par l’armée Vietnamienne en décembre 1978. Contrairement à Sihanouk et probablement Lon Nol, les responsables khmers rouges pensaient qu'ils devaient leur victoire aux lois de l'histoire et non à la chance, à leurs compétences ou à une intervention surnaturelle. Ils lui ont ensuite retiré le foie et l'ont cuit pour en faire leur repas », « des erreurs dans l'application de notre politique consistant à donner l'abondance au peuple », « à l'esprit vietnamien dans un corps khmer », « s'unir avec d'autres forces nationales », « Institut supérieur de défense nationale », « Nous devons penser à la paix au Cambodge », « tout individu qui ne reconnaît pas, qui minimise ou qui nie », « les dirigeants Khmers rouges étaient des praticiens bien plus que des théoriciens : ce sont les expériences de, so many counterrevolutionary ideas among rulers and ruled, so much poor leadership and so much counterrevolutionary behaviour, « tant d'idées contre-révolutionnaires parmi les dirigeants et les dirigés, une si faible direction et tant de comportements contre-révolutionnaires », « L'impact de ces bombardements, objet de nombreux débats depuis trois décennies, est maintenant plus clair que jamais. La région 33 dans la zone sud-ouest, l'un des sanctuaires les plus durs de la zone khmère rouge pendant la guerre de 1970-1975, est régie par un système d'espionnage et de terreur : les anciens soldats de Lon Nol et les « riches » sont abattus[98]. Les “Khmer rouges” étaient les cambodgiens maoistes qui ont pris le pouvoir en avril 1975 et ont fait régner la terreur au Cambodge entre 1975 et 1979. Les rapatriés présentaient pour le PCK un mélange d'avantages et d'inconvénients. Le 20 mai 1973, les Khmers rouges commencent à appliquer dans les zones sous leur contrôle leur politique de collectivisation radicale, mise en place avec une rigueur particulière dans la zone nord. Seuls des ouvrages utilisés à la rédaction de cet article sont répertoriés ci-dessous. Ce désastre sera notamment dû au comportement incohérent et impitoyable des révolutionnaires et à l'inimitié des dirigeants envers les Vietnamiens[45]. C’est vraiment un crime inacceptable dans l’histoire du monde, avec celui de Adolf Hitler. Ils l'ont ensuite coupée en morceaux. Le vrai pouvoir demeure cependant entre les mains de Saloth Sâr, de Nuon Chea, de Son Sen et de l'entourage de ces derniers, qui demeurent éloignés du devant de la scène. Le 9 octobre, le comité permanent du PCK se réunit et proclame un gouvernement, au sein duquel Pol Pot est chargé des questions militaires et de l'économie, Khieu Samphân étant « responsable du Front et du gouvernement royal ». Ces chiffres prennent en compte les massacres, les exécutions, les victimes de la famine provoquée et entretenue par l'incompétence du régime, ainsi que les persécutions et massacres dont font l'objet certaines ethnies telles les Chams ou les personnes d'origine vietnamienne[106],[107]. Pendant ce temps-là et durant presque toute la décennie, beaucoup de futurs dirigeants khmers rouges étudient en France. La Thaïlande accepte de son côté de laisser la république populaire de Chine soutenir les Khmers rouges transitant sur son sol en échange de l'arrêt de l'aide chinoise à la guérilla du Parti communiste thaïlandais[128]. Les Khmers rouges, informés de la présence des notables cambodgiens dans l'ambassade, exigent qu'ils leur soient remis. Le texte par exemple feignait d'ignorer l'existence du FUNK et contenait un vibrant plaidoyer pour la lutte des classes, affirmant que le parti n'avait pas à répondre aux attentes des « capitalistes », mais à celles des paysans et des travailleurs. Les ex-citadins sont arrêtés et « disparaissent » en grand nombre, les rations alimentaires réduites et la population affamée. Début mars, Sihanouk remet sa démission, mais le Centre n'en tient pas compte, préférant attendre que soient organisées le 20 mars les élections du nouveau parlement, l'Assemblée des représentants du peuple cambodgien. Comme le Laos voisin, il se trouve ainsi agrégé à un ensemble largement artificiel, dont le gouvernement général, situé à Hanoi, est Les Cambodgiens refusant d'abandonner leurs maisons sont souvent abattus, ou tués dans la destruction de leurs logis[85]. La seule référence au Viêt Nam était pour rappeler la nécessité de se « coordonner » pour lutter contre l'impérialisme tout en préservant l'autonomie de la partie khmère. Le 17 avril, les troupes des Khmers rouges entrent dans Phnom Penh[77], treize jours avant la chute de Saïgon. Les malades sont sortis de force des hôpitaux pour accompagner le reste de la population[84]. Tous ces droits seront oubliés cinq années plus tard, quand les dirigeants khmers rouges accéderont au pouvoir[32]. C’est l’histoire de la jeune Loung Ung (le film est d’ailleurs l’adaptation du roman autobiographique de cette militante cambodgienne) qui avait cinq ans à l’arrivée des Khmers rouges à Phnom Penh en avril 1975. Toute la politique des Khmers rouges, une fois arrivés au pouvoir, tend à faire table rase de la société ancienne, dans le but de rendre « purs » les Cambodgiens[87]. Le Cambodge sous l'emprise des Khmers rouges était à la fois un camp de concentration et un hôpital psychiatrique à ciel ouvert. En 1960 le Parti révolutionnaire du peuple khmer se rebaptise en Parti ouvrier du Kampuchéa. Malgré les pressions chinoises et l'accord de Pol Pot, Sihanouk refuse d'abord le poste de chef de l'État du gouvernement en exil, plusieurs de ses enfants et petits-enfants ayant disparu entre 1975 et 1979 ; puis, en 1981, constatant que les Khmers rouges résistent aux offensives des Vietnamiens pour les déloger de leurs bastions, il accepte de pactiser à nouveau avec eux pour ne pas disparaître du jeu politique et conserver une chance de revenir au pouvoir, tout en jugeant cette alliance « ignominieuse ». Le 25 décembre 1998, Khieu Samphân et Nuon Chea sont livrés aux autorités cambodgiennes par l'armée thaïlandaise. Le 23 mars, Sihanouk se décide et annonce la formation d'un gouvernement en exil, le Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa (GRUNK, dit également « Gouvernement royal d'union nationale du Cambodge », soit GRUNC) et d'un mouvement de guérilla, le Front uni national du Kampuchéa (FUNK), appelant les Cambodgiens à prendre les armes contre le régime de Lon Nol. Le 31 décembre, Sihanouk revient à nouveau au Cambodge, et se rend cette fois compte de la gravité de la situation. Le premier est le passé glorieux de l'empire angkorien dont le Cambodge se veut l'héritier ; le second est la spécificité de la race khmère qu'il faut préserver coûte que coûte et enfin, le troisième la haine du Vietnamien qui sera souvent vu comme un obstacle à l'accomplissement du second point. Il succombe cependant à une crise cardiaque avant de pouvoir être évacué[177], peut-être aidé à mourir par son médecin militaire thaïlandais[178]. Nuon Chea, principal orateur, souligne la nécessité de rendre les gens « purs », et de débusquer et tuer tous les « espions »[87]. À la fin de 1972, trois des quatre divisions nord-vietnamiennes qui combattaient au Cambodge rentrent alors que la quatrième reste stationnée près de la frontière, vers Kampong Cham. Au début de 1974, les forces communistes veulent lancer leur offensive finale sur Phnom Penh. Aucun d'entre eux n'estimait avoir de compte à rendre à des mentors, des modèles étrangers ou aux dirigeants précédents[210]. Le 2 septembre 1992, Sihanouk annonce que les élections auront lieu sans le PKD, qu'il conviendra d'« écarter ». « Sans écrits, tout et n'importe quoi étaient transmis, interprétés, compris, retransmis »[65]. Entretien avec Jeanne Sulzer, avocate de la partie civile lors de l'instruction du dossier. Ce morceau d'histoire garde le goût funeste des tragédies. Des contacts avec la Corée du Nord de Kim Il-sung, Pol Pot a peut-être retiré des enseignements en matière d'espionnage permanent, de purges politiques[204] et le besoin omniprésent d'autarcie prôné par le Juche[205]. Les activités du Parti révolutionnaire du peuple khmer sont alors totalement contrôlées par les communistes vietnamiens[11], au point que les issarak communistes sont surnommés par les Français « Khmers Việt Minh ». Sous le prétexte d'un bombardement américain imminent (ces derniers avaient été nombreux sur la piste Hô Chi Minh qui longeait la frontière vietnamienne), les habitants de la capitale, au nombre d'environ deux millions, sont forcés d'abandonner « provisoirement », censément, pour quelques jours, leurs foyers et d'entamer sur les routes une marche vers les campagnes dans des conditions désastreuses. Une répression impitoyable est mise en place pour mater la rébellion dans l'est : So Phim, responsable de zone, a pour instruction de « torturer férocement » les chefs des insurgés[61]. Ce bureau est composé pour une grande partie d'anciens étudiants de Phnom Penh. La volonté du Viêt Nam d'assurer le leadership des pays de la région accroît encore les tensions. Pol Pot demeure actif au sein du mouvement, mais il est physiquement très affaibli par de graves problèmes de santé. Le 2 septembre 1985, Pol Pot annonce sa retraite et laisse le commandement des forces armées à Son Sen, s'attribuant cependant la présidence d'un « Institut supérieur de défense nationale ». La plupart avaient été formés à l'école de l'amitié viêtnamo-khmère à Hanoï où ils avaient suivi des cours de vietnamien, des études politiques et des périodes d'entrainement militaire. Ce dernier cache sa présence et ne rencontre pas Sihanouk, se contentant de lui faire transmettre un message de soutien signé des « trois fantômes », Khieu Samphân, Hou Yuon, et Hu Nim, les chefs officiels. Le Pracheachon se présente à plusieurs scrutins électoraux, mais l'opposition à Sihanouk fait l'objet de mesures d'intimidation continuelles. • norodom sihanouk • lon nol • pol pot Le 10, l'Assemblée se réunit et élit Nuon Chea à sa présidence et Ta Mok à sa vice-présidence. Partant du fait que les Khmers rouges souhaitaient construire une société nouvelle, ils ont aboli la hiérarchisation de la langue, le peuple devenant ainsi une seule et même entité homogène[65]. La dernière modification de cette page a été faite le 20 décembre 2020 à 23:48. En 1970 et 1971, les Khmers rouges servent surtout de force d'appoint aux communistes vietnamiens actifs au Cambodge. Ta Mok dirige également 10 000 hommes, dans la région d'O Trao. Une partie des troupes khmères rouges, abandonnant leur idéologie et dénonçant leurs anciens chefs, se reconvertissent dans les affaires, voire le crime organisé, et continuent de détenir le pouvoir économique dans la région de Pailin, près de la frontière avec la Thaïlande. Membres de l'Association des étudiants khmers de France (AEK), présidée à partir d'octobre 1951 par le futur ministre Hou Yuon, ils se rallient progressivement à l'idéologie communiste. Malgré la fin du mouvement Khmer issarak, le Parti révolutionnaire du peuple khmer continue d'exister au Cambodge, mais doit limiter ses activités. Le Kampuchéa démocratique est instauré et Norodom Sihanouk, l’ancien roi, est immédiatement écarté du pouvoir. Il affirma qu'en septembre, son quartier général avait été transféré plus à l'ouest, au Phnom Santhuk, dans la région de Kampong Thom, mais aussi plus près de Kratie et de la direction du Việt Cộng, ce qui accréditait la thèse qu'un commandement commun était en place. Ils vont mettre en place un régime de terreur inouï qui va provoquer la mort d’un quart des habitants cambodgiens. Yuon affirme également que depuis le milieu de 1972, le Parti communiste du Kampuchéa revendique une certaine indépendance que les dirigeants de Hanoï et du Việt Cộng se doivent de respecter. Le terme “khmer” signifie les habitants du Cambodge. Les étudiants communistes cambodgiens, parmi lesquels on trouve Son Sen et Khieu Samphân, étudient les textes de Karl Marx, Lénine ou Staline[9]. En septembre 1974, les troupes de Lon Nol reprennent Oudong, mais le régime de la République khmère est alors à l'agonie. Le Kampuchéa démocratique refuse, la même année, de signer avec Hanoï un « traité d'amitié et de coopération » comparable à celui conclu avec le Laos. S'exprimant à Phnom Penh en 1976, Ieng Sary louait ces minorités ethniques loyales envers la révolution, peu intéressées par le commerce et vouant une haine féroce aux classes dirigeantes[211]. Le 6 mars 1999, Ta Mok est à son tour capturé, livré par les militaires thaïlandais et incarcéré, ce qui met un point final à l'existence des Khmers rouges en tant que mouvement rebelle. Après 5 ans de guerre civile, les Khmers rouges entrent dans Phnom Penh, la capitale. Des cadres communistes d'ethnie lao sont exécutés[60]. Les Khmers rouges, sous la direction de Pol Pot et de ses camarades (bien qu’à cette époque, jusqu’en 1977, l’existence du parti ait été gardée secrète, et personne en dehors du parti ne savait qui étaient ses dirigeants), ont changé le nom du pays en Kampuchea démocratique. Au Cambodge même, la désignation « a-Pot » (terme péjoratif pouvant se traduire par « Polpotistes ») est couramment employée : ce fut notamment le cas sous le régime de la République populaire du Kampuchéa dont les dirigeants, eux-mêmes anciens Khmers rouges, tenaient à se démarquer du camp de Pol Pot[7]. Le nombre total de victimes du Kampuchéa démocratique reste sujet à débat, les estimations variant entre 740 000 et 2 200 000 morts[105], sur une population d'environ 7 890 000 habitants. Pour atteindre une société idéale à laquelle les Khmers rêvaient, ils ont aussi réformé la démocratie, pour parvenir à la démocratie véritable. Gravement malade, il est dans les faits assigné à résidence. Pour Ong Thong Hoeung, auteur de J’ai cru aux Khmers rouges, les images du procès sont essentielles pour concerner la population rurale qui ne peut pas lire. Il est redevient roi du pays dans les années 1990. Nuon Chea et Son Sen se voient reprocher la perte de leurs bases du sud, et sont privés de responsabilités. Le 17 avril 1975, les troupes des Khmers rouges entrent dans Phnom Penh, renversant le régime "impérialiste" du général Lon Nol. Entre 1975 et 1979, le régime des Khmers rouges au Cambodge procède à l'extermination de deux millions de personnes. William Shawcross a laissé entendre que les forces du PCK étaient désireuses de forcer le destin et d'obtenir la victoire dès 1973. Histoire 717 Vues. Les cambodgiens sont des Khmers. Chaque individu de la société civile se faisait appeler « mit », ce qui signifie « ami de tous », ce qui est parallèlement un des points centraux d'un régime communiste. Plusieurs milliers de déportés de l'est sont massacrés dans le nord-ouest dans le courant de 1978[115]. Le régime politique au pouvoir de 1975 à 1979, portait le nom de Kampuchéa démocratique, nom ensuite revendiqué par le gouvernement khmer rouge en exil. Les Khmers rouges ont pris le pouvoir au terme de plusieurs années de guerre civile, mettant en place le régime politique connu sous le nom de Kampuchéa démocratique. Quand les officiels de Hanoï demandent à Khieu Samphân des clarifications sur ces évènements, le vice-premier ministre du Gouvernement royal d'union nationale du Kampuchéa répond qu'il s'agit probablement de manœuvres de désinformation de la C.I.A.[52]. Le 1er avril, la ville de Neak Leung est prise, ouvrant la voie vers la capitale : Lon Nol prend la fuite le même jour[74]. La Chine fournit des armes aux Khmers rouges, tandis que les États-Unis et le Royaume-Uni apportent leur soutien à l'ensemble des mouvements de guérilla contre les Vietnamiens (dont les Khmers rouges), par l'intermédiaire de la Thaïlande[146]. Des centaines de milliers de Cambodgiens sont amenés à fuir leurs villages pour se réfugier dans les forêts : à la fin de 1970, environ un million de personnes vivent dans les zones cambodgiennes contrôlées par le Việt Cộng, les troupes nord-vietnamiennes et les Khmers rouges. Les Khmer Krom, ainsi que les minorités thaïe et lao sont également victimes de tueries perpétrées par les forces de sécurité de la zone sud-ouest[109]. De 1975 à 1979, dans l’ex-école de Tuol Sleng, la machine de la mort khmer rouge a tourné à plein. Les Khmers Rouges sont une formation politique du Cambodge ayant mené l'un des pires génocides de l'histoire, avec l'extermination de 21% de la population. Une brève incursion sur le territoire cambodgien a lieu entre le 31 décembre 1977 et le 6 janvier 1978 : lors de leur retrait, 300 000 Cambodgiens en profitent pour quitter le pays dans le sillage des troupes vietnamiennes. Pol Pot affirma en 1978 que le PCK avait rejeté la demande. ENS de Lyon Khieu Samphân et Ieng Sary commandent quant à eux des troupes dans la région de Battambang, également depuis le territoire thaïlandais[155]. Le Cambodge est placé sous le contrôle d'une Autorité provisoire des Nations unies au Cambodge (APRONUC) pour la période de transition[156]. Ils doivent cependant partager l'autorité sur les réfugiés avec le Front national de libération du peuple khmer (FNLPK), fondé en 1979 par l'ancien premier ministre Son Sann, puis surtout avec le Front uni national pour un Cambodge indépendant, neutre, pacifique et coopératif (FUNCINPEC) créé en 1981 par Norodom Sihanouk depuis son exil en Corée du Nord[141]. Il était le "Frère numéro deux" du régime des Khmers Rouges au Cambodge : Nuon Chea est mort ce dimanche à l'hôpital de l'Amitié khméro-soviétique de Phnom Penh, a annoncé un porte-parole de la justice cambodgienne. Les écrits de Karl Marx, de Lénine ont été étudiés au Cercle marxiste dirigé à l'époque par Ieng Sary, mais les œuvres de Staline et de Mao Zedong, que Pol Pot jugeait « faciles à comprendre » semblent avoir eu sur eux une influence également déterminante[202]. Dans les années qui allaient suivre, ceux qui se conformaient aux discours de plus en plus antivietnamiens du comité central prenaient progressivement le pas sur ceux qui prônaient une coopération entre les deux guérillas. En 1972, trois nouveaux points firent leur apparition, le premier demandant aux cadres de veiller à ce que la révolution soit menée sans rien attendre de l'étranger ; le second concernait la maîtrise des tâches immédiates alors que le troisième insistait sur le besoin de véhiculer une certitude quant à la justesse du combat et la victoire finale[33]. La participation de quelques intellectuels dits « progressistes » aux gouvernements du royaume du Cambodge reste provisoire et symbolique, la vie politique du pays étant dominée par le Sangkum Reastr Niyum, mouvement initié par le roi (puis Premier ministre, puis chef de l'État à vie) Norodom Sihanouk. Plus tard, Pol Pot réfutera cette hypothèse, assurant que l'armée avait opéré une progression constante. Pour ce qui est des dénominations officielles, le parti politique composant le noyau dirigeant s'est intitulé successivement Parti révolutionnaire du peuple khmer, puis Parti ouvrier du Kampuchéa, puis Parti communiste du Kampuchéa, cette dernière dénomination restant secrète jusqu'en 1977. Les dirigeants sont chassés du pouvoir au début de 1979 par l'entrée des troupes vietnamiennes du Cambodge qui libèrent la population des Khmers rouges. Beaucoup perdent la vie dans cet assaut pour prendre la capitale qui se produit entre l'annonce de la fin des bombardements et le 15 août 1973, date de sa mise en application[56]. La seconde, celle de l'historien australien Ben Kiernan, raconte qu'il a été éliminé par des proches de Saloth Sar. Les documents fournis aux cadres demandent de faire preuve de fierté mais pas d'arrogance et abordent la division de la société khmère en strates ainsi que la lutte des classes qui doivent en découler. À partir de 1950, et à une fréquence d'une à trois fois par mois, sont organisés les premières discussions, réunissant des membres de l'AEK, autour de la guerre d'Indochine et de ses enjeux. Au fur et à mesure que la stratégie khmère rouge se mettait en place, la nécessité d'un front uni et le besoin de faire jouer un rôle à Norodom Sihanouk et à ses partisans se faisait moins sentir. C'est la première fois depuis sa création en 1951 que le parti choisit lui-même, en dehors de la tutelle vietnamienne, son organigramme. Un juge face aux Khmers rouges raconte de l’intérieur les arcanes de cette aventure judiciaire hors du commun faisant suite à l'une des pires tragédies du siècle. Sisowath et plusieurs autres dignitaires finissent par se rendre aux Khmers rouges, dans des circonstances controversées — selon certaines versions de l'affaire, l'ambassade les aurait tout simplement livrés aux révolutionnaires — et sont par la suite exécutés. Deux versions s'opposent. Si la république populaire de Chine se contente d'une opération ponctuelle contre le Viêt Nam, elle s'engage par contre dans une hostilité de longue haleine à l'égard du régime de Hanoï, qui bénéficie pour sa part du soutien de l'URSS. Les Khmers rouges provoqueront leur propre chute en livrant une véritable guerre à la minorité vietnamienne du Cambodge, ce qui mènera à l’invasion de ce pays par l’armée Vietnamienne en décembre 1978. Outre les motifs idéologiques de « purification » de la population urbaine vue comme marquée par la « corruption » et la « débauche », l'évacuation des villes vise également à éviter toute contestation du nouveau régime par la société civile, tout en privant Sihanouk de sa base de soutien[86]. Certains sont à ce moment-là modérés et veulent une association avec Sihanouk pour le bien du Cambodge. Tout en maintenant l'existence du Parti du Kampuchéa démocratique, les Khmers rouges créent un nouveau parti pour les représenter, le Parti de l'unité nationale cambodgienne (en) - dirigé par Khieu Samphân et Son Sen - qui annonce son intention de participer aux élections prévues en mai 1993, mais néglige ensuite d'enregistrer ses candidatures et tente de saboter le scrutin. Saloth Sâr (futur Pol Pot), le rejoint quelque temps après sa formation[8]. Actualité Culture Histoire Quand les Khmers rouges massacraient les "bourgeois" cambodgiens. Les deux textes et le témoignage de Kuong Lumphon montrent que le Parti communiste du Kampuchéa est déjà bien structuré et respecté dans les campagnes autour de Phnom Penh. Le 29 décembre, Khieu Samphân et Nuon Chea présentent leurs excuses pour les morts des années 1970 et déclarent « Les Khmers rouges, c'est fini ! En pleine guerre d'Indochine (1949-1954), et toujours pendant le Protectorat français au Cambodge (1863-1953), le Việt Minh communiste doit réorganiser ses alliés cambodgiens et laotiens pour subvenir aux besoins lors des nombreuses guérillas locales. Mais beaucoup le payeront de leur vie[208]. Malgré la participation des Khmers issarak à la lutte indépendantiste, c'est finalement l'action du roi Norodom Sihanouk qui entraîne la reconnaissance par la France, à la fin 1953, de l'indépendance du royaume du Cambodge. Malgré la peur de la domination vietnamienne traditionnellement ancrée dans les esprits cambodgiens, l'armée de Hanoï est aidée par les nombreuses défections de militaires khmers rouges, et accueillie avec soulagement par la population. Henri Locard a toutefois noté que quatre des douze « commandements révolutionnaires » (ne pas s'adonner à la boisson, aux jeux de hasard, à la luxure ou toucher à l'argent) sont directement issus des préceptes que doit suivre tout moine bouddhiste[228]. Il y invite notamment Saloth Sar (il se fera appeler Pol Pot à partir du 20 mai 1975), Son Sen, ou encore Khieu Samphân (le dernier haut-dignitaire khmer rouge toujours en vie aujourd'hui). Philip Short, biographe de Pol Pot, qualifie quant à lui leur approche du communisme d'« illettrée, quasi mystique » et voit une analogie entre l'anéantissement de l'individu imposé par les Khmers rouges et celle préconisée par le bouddhisme theravāda. Un autre fascicule intitulé Stratégie et politique rurales du parti mettait l'accent sur l'importance de la paysannerie dans la société cambodgienne et dont la révolution ne pouvait se passer. Se déroulent aujourd'hui au Cambodge les procès des plus hauts responsables khmers rouges encore en vie. Saloth Sâr et Rath Samoeun reviennent en Indochine française en 1953, et rejoignent un camp Việt Minh. Si la période française des dirigeants Khmers rouges semble avoir été importante pour eux, comme en témoignent de nombreuses références à la Révolution française, il n'est pas évident que la pratique et les discours du PCK aient de réelles racines françaises, à l'exception de l'admiration pour l'intransigeance de personnalités comme Robespierre. Le surnom « Khmers rouges » leur a été attribué par Norodom Sihanouk dans les années 1950 et est utilisé couramment, en français, à travers le monde[note 1]. L'intervention américaine au Cambodge pour tenter d'éradiquer la piste Hô Chi Minh qui permettait aux autorités communistes nord-vietnamiennes d'alimenter la guérilla du Việt Cộng au Viêt Nam du Sud en passant sur le territoire de la République khmère (bombardements qui s'intensifient jusqu'en août 1973) a contribué au renforcement du mouvement Khmer rouges[note 3], dont les effectifs passèrent de 4 000 en 1970 à 70 000 hommes en 1975[68] et à leur prise du pouvoir. Le 18 mars 1970, à l'instigation du prince Sisowath Sirik Matak et avec la bienveillance des États-Unis, Lon Nol dépose Norodom Sihanouk alors que ce dernier se trouve à Moscou, en URSS. Puis c'est Keo Meas, no 6 dans la hiérarchie du Parti communiste du Kampuchéa, qui est arrêté en septembre 1976 ; lui aussi meurt en captivité à Tuol Sleng. L'incurie du régime de Lon Nol, les graves difficultés économiques des paysans cambodgiens, et l'effet dévastateur des bombardements de l'US Air Force sur le pays, notamment à la frontière entre le Cambodge et le Viêt Nam, poussent un nombre croissant d'habitants des zones rurales à rejoindre les Khmers rouges[36]. En janvier 1971, le comité central du Parti communiste du Kampuchéa se réunit, en l'absence de Khieu Samphân, Hu Nim et Hou Yuon, et réorganise les zones administratives du mouvement, tout en établissant la nécessité de bonnes relations avec les Nord-Vietnamiens, tant qu'ils combattent un ennemi commun[39]. Il a fait appel de sa condamnation ; le parquet a également fait appel, la peine étant inférieure aux quarante ans requis par le procureur[188]. Le Parti communiste du Kampuchéa est officiellement dissous le 6 décembre[144]. : Cambodia in the shadow of genocide, Le Siècle des génocides: Violences, massacres et processus génocidaires de l'Arménie au Rwanda, Accusations de cannibalisme au procès des Khmers rouges, Il y a 30 ans, le premier procès au monde pour génocide, « Mais où sont les complices des Khmers rouges ? Executé plus tard, il faisait partie des proches du futur Pol Pot en 1962. L'ancien tortionnaire «Douch», chef du plus redoutable centre de détention sous le régime cambodgien des Khmers rouges, est décédé mercredi à l'âge de 77 ans. Au sein du mouvement, le PCK est désigné sous le nom de l'Angkar អង្ការ (« l'organisation ») et seul le petit cercle de ses dirigeants connaît sa véritable nature[23].