Dans les figures d'insistance, l'anaphore est présente surtout dans le 1er sonnet avec l'usage répété de l'interjection « O » en début de vers, mais également dans le sonnet XIV avec les vers 1 et 5 qui débutent par « Tant que [...] » et le sonnet XVIII avec les vers 2 et 3 : « Donne m'en un de tes plus savoureux / Donne m'en un de tes plus amoureux ». The body (back and fronts) is worked in one piece to the armholes. Et en plaisir maint grief tourment j'endure ; Cela a suscité de nombreuses réactions. Le sujet lyrique, dans les Élégies, représente la figure de l’écriture poétique. Elle incarne avec un « je » lyrique féminin la femme qui, aimée puis délaissée par l’amant, continue d’aimer et de souffrir de son malheur amoureux. Dans les figures d'opposition, l'antithèse est omniprésente, notamment dans le sonnet VIII, opposant des éléments comme la vie et la mort (v. 1), le chaud et le froid (v. 2), la joie et la tristesse (v. 5), et la sécheresse et la verdoyance (v. 8). Louise Labé (ou Labbé) est née à Lyon vers l'année 1524. Dans la deuxième partie, Labé réfléchit sur l’acte d’écriture en posant véritablement Clémence de Bourges comme dédicataire du volume qui suit. Biographie. Les vers suivants, « Toujours brûlai de sa fureur divine,/ Qui un seul jour mon cœur n'abandonna », témoignent d'un amour qui se poursuit à travers le temps et les peines. » Si l’amour ne naît pas que du regard et des charmes physiques, il est indubitablement lié à une certaine dose de folie : « Exprimez tant que voudrez la force d’un œil : faites le tirer mile traits par jour : n’oubliez qu’une ligne qui passe par le milieu, jointe avec le sourcil, est un vray arc : que ce petit humide, que l’on voit luire au milieu, est le trait prest à partir : si est ce que toutes ces flesches n’iront en autres cœurs, que ceus que Folie aura preparez[47]. Selon Kenneth Vardy, Professeur et spécialiste en littérature, sa position au centre « artistique » du Débat et des Sonnets, soit la légèreté de la prose ainsi que l’intensité des vers dominant, permet de créer une tournure d’un pont entre les deux[17]. Les derniers sonnets, par exemple XXIII et XXIV, marquent la résignation de l'amante qui, bien qu'elle se questionne quant aux intentions de l'amant, accepte son sort et souhaite qu'il « souffres de martyre » autant qu'elle. Or Daniel Martin estime qu’« en dépit des formules de modestie dictées par les lois du discours préfaciel, il apparaît que la publication du volume des Euvres est ressentie par la poétesse comme un titre de gloire[56] ». Bien que certains mots ne soient pas les mêmes, il s'y trouve tout de même une grande ressemblance dans le choix et la composition. » (v. 3-4). Plusieurs auteurs, dont Louise Labé, s'approprient des vers pour les adapter à leur façon. Son père, Pierre Charly, était un cordelier de la ville. Cette incitation peut aussi se traduire par une peur de la rencontre avec le public, que l’Épître énonce déjà : « Et pource que les femmes ne se montrent volontiers en publiq seules, je vous ay choisie pour me servir de guide[60]. Laure, par exemple, le montre dans le sonnet XXIX du Canzoniere : « Vous me voyez déchiré de mille morts, et pourtant pas une larme n’est encore descendue de vos beaux yeux, mais bien le dédain et la colère[31] ». », compte rendu critique de l’ouvrage de Mireille Huchon, SIEFAR, déc. Pour citer un exemple, dans le sonnet LXXXIX de Pétrarque (traduit en langue française) se trouve la phrase suivante : « et je tremble et j’espère, et je brûle, et je suis comme une glace ». 1526 (Lyon) 1566 (Parcieux en Dombes) Elle a étudié de la musique, le latin, l’italien et l’espagnol. Posture auctoriale de l'auteure dans l'œuvre, Débat sur le fait que Louise Labé soit bien l'auteur des, « Louise Labé est-elle le type même de la femme cultivée, connaissant le latin et l'italien, la musique et l'équitation, et tenant à Lyon un salon fréquenté ? Elle propose alors deux conceptions de l’amour universel et de l’amour individuel, en en attribuant une à Apollon et l’autre à Mercure. La lecture de ses œuvres confirme qu'elle a collaboré avec ses contemporains, notamment Olivier de Magny[7] et Jacques Peletier du Mans, autour de l'atelier de l'imprimeur Jean de Tournes[3]. Louise Labé : biographie, vie et oeuvres. Comment aurait-il pu ignorer une supercherie dont on nous dit par ailleurs que tout le monde en était informé ? Les sonnets III et IV commencent à relater les douleurs qu'entraîne l'amour (« O cruautés, ô durtés inhumaines », III, v. 5) tout en faisant mention du désir (III, v. 1) et du moment où l'amante devint amoureuse (« Depuis qu'Amour cruel empoisonna/ Premièrement de son feu ma poitrine », IV, v. 1-2). Plus loin dans la lettre, ce « nous » fait abstraction du sexe et englobe tous les lecteurs susceptibles de goûter au plaisir des études littéraires et de l’écriture[58], ce qui sous-tend une élimination de l’antagonisme entre les hommes et les femmes au profit de la mise en place d’un réseau d’échanges intellectuels qui profiterait à la créativité féminine et masculine[59]. Celle-ci, perçue auparavant comme étant virile par les hommes, détient une image complètement différente. Il y a une élévation de la beauté de l'amant par la description. Dans les Sonnets se trouvent des figures de la mythologie grecque tel qu'Ulysse (I), Endymion (XXII) et Adonis (XXIV), ainsi que des figures de la mythologie romaine, à savoir Vénus (V), Flore et Aurore (VI), Phébus (XVI), Diane (XIX), Mars, Mercure et Jupiter (XXII), ainsi que Vulcain (XXIV)[28]. Celle que l'on surnomme « La Belle Cordière » a-t-elle réellement existé ? Louise Labé est née à Lyon aux alentours de 1524, son père est un riche cordier*, grâce notamment à sa première épouse qui meurt lui léguant ainsi la fortune et l’illustre nom de son père, cordier lui aussi, Jacques Humbert dit Labé ou L’Abbé. Le Débat semble influencé en partie par la reconnaissance de la folie telle qu'elle apparaît dans l'Éloge de la Folie d'Érasme ; elle récrit à sa manière, comme beaucoup de ses contemporains, l'un des plus célèbres sonnets de Pétrarque, celui dont l'incipit est Solo e pensoso. ». Cela débute avec les manifestations de l'innamoramento dans les premiers sonnets. Dans la deuxième partie du texte, le « je » employé au début de la lettre devient un « nous » qui annonce la création d’une communauté d’entraide et d’échanges littéraires : « […] le plaisir que l’estude des lettres ha acoutumé donner nous y doit chacune inciter […][55] ». Elles se rapprochent des épîtres liminaires. Dans les figures d'analogie, la personnification paraît notamment avec le luth de la poétesse, qu'elle qualifie dans le sonnet XII de « compagnon de [sa] calamité ». Les « Élégies » de Louise Labé sont séparées en trois sections, décrites chacune en chiffres romains : Élégie I, Élégie II ainsi qu’Élégie III. D'abord, elle inaugure les Sonnets avec un poème écrit en italien, renvoyant alors aux origines de cette forme poétique, à savoir le sonneto italien apparu au début du XIIIe siècle. Louise Labé, femme de lettres surtout poétesse, ravissante joueuse de luth qui s'initia au latin, à l'italien et à la musique, était aussi une amazone pour qui l'escrime ou l'équitation n'avaient aucun secret. Le sujet féminin dans les Sonnets de Louise Labé, en écrivant ce qu’elle ressent, donne une voix à la féminité. Ces sonnets, poèmes d'amour passionné d'inspiration pétrarquienne et ovidienne, remarquables de maîtrise technique et d'intensité émotionnelle,  seront ses oeuvres les plus connues. Tout à un coup je ris et je larmoie, - ℹ - Biographie : Poétesse de l'école lyonnaise (1524-1566) formée autour de Maurice Scève, qui fut l'une des plus grandes femmes de lettres du XVIe siècle. Née à Lyon, elle était la fille d'un riche cordier, Pierre Charly (ou Charlin), surnommé Labé. », v. 4). Le désir est accompagné d'une passion qui paraît néfaste, comparée par endroits à un poison, à un feu, et qui a comme sujet une amante blessée, symboliquement criblée de flèches (XIX), brûlée ou noyée (VIII). Avant même d'avoir seize ans, elle aurait rejoint l'armée du jeune dauphin (futur Henri II) à Perpignan et s'y serait illustré sous le nom de capitaine Loys. Comme présentée dans le thème de l’écriture féminine, elle crée toute une nouvelle image de la femme. Ceux que l'on peut lire sont parfois le fruit de l'imagination des critiques à partir de ses écrits : Louise Labé chevalier, Louise Labé lesbienne, Louise Labé lyonnaise, Louise Labé prostituée, etc. Tout d’abord, l’héroïde se retrouve au milieu de l’aventure amoureuse, dans l’Élégie II, et, de part et d’autre, les adresses aux dames qui mettent en perspective cette deuxième élégie[20]. Louise Labé se montre lucide et prudente dans sa réflexion sur l’amour, témoignant d’un respect pour l’ordre social de son époque. L’Épître est divisée en trois parties : en premier lieu, une revendication féministe, ensuite une présentation de la poétique labéenne, et pour finir, un appel à l’indulgence et à la bienveillance de la destinataire, ce qui est courant dans les écrits liminaires. J'ai chaud extrême en endurant froidure : Elle lui attribue une personnalité et des émotions humaines compte tenu du fait qu'au vers 4 il soit écrit : « Tu as souvent avec moi lamenté ». Contrairement à ce qu'on lit parfois, Mireille Huchon ne conteste pas qu'il y ait bien eu une dame lyonnaise au milieu du XVIe siècle : nous disposons d'archives qui attestent de son existence, sans aucun doute possible. Les traductions sont parfois soit en décasyllabes (vieux français), en alexandrins (F. Rigolot) ou en prose (K. Berriot)[26]. Ce que l’écriture de Labé a de plus étrange, c’est qu’elle témoigne d’une conscience aiguë des conventions liées au sexe et, dans l’Épître surtout, d’une grande lucidité par rapport à la portée politique du langage[52]. Ces poèmes, d'une grande rigueur formelle, se distinguent des œuvres contemporaines par leur ardeur, leur spontanéité et la sincérité des sentiments exprimés, en même temps que par une philosophie de l'amour d'inspiration platonicienne. Her mother died when she was a child; her father had her educated in languages and music, and a brother may have taught her to ride and fence. Il s'en trouve d'autres ailleurs comme dans le sonnet XII (« doux mal », v. 14) et le sonnet XIV (« noircir mon plus clair jour », v. 14). Louise Labe was born in the early 1520s to a prosperous rope-maker, a member of the Lyon bourgeoisie. Ultimement, elle pose l’acceptation du désir comme le fondement premier de l’amour : « Car le plus grand enchantement, qui soit pour estre aymé, c’est aymer[49]. Le tout dernier sonnet appelle à la sympathie et à la solidarité entre femmes en s'adressant directement à elles par le nom propre « Dames ». Que je ne puis que Louise ne loue, Le titre de chaque sonnet est basé sur la numérotation romaine, de I jusqu'à XXIV. Louise Labé née vers 1524 à Lyon, morte le 25 avril 1566 à Parcieux-en-Dombes où elle fut enterrée,, est une poétesse française surnommée « La Belle Cordière ». Louise Labe was born in the early 1520s to a prosperous rope-maker, a member of the Lyon bourgeoisie. Le sonnet II poursuit la description plus longuement avec les membres du corps (« ô front, cheveux, bras, mains et doigts ! Grâce à l'amour de son père fasciné par la beauté et l'intelligence de cette petite fille vive et enjouée, elle reçoit une éducation exceptionnelle pour une " femme du peuple ". La poésie française se donne alors des bases théoriques avec Du Bellay (Défense et illustration de la langue française, 1549) et se met en place avec Ronsard, Olivier de Magny, Pontus de Tyard, et d'autres, suivant le modèle de Pétrarque et d'auteurs anciens tels que Catulle et Horace, ou contre eux. » Labé s’éloigne de l’amour idéaliste par cette mise à distance aux intonations satiriques et réalistes afin de proposer une conception nouvelle de l’amour, démythifiée et éloignée de l’effusion émotionnelle et doloriste trop souvent associée à la perspective féminine[48]. Louise Labé 1524 - 1566. Elle prend vigoureusement position contre la façon dont Jean de Meung achève le travail interrompu de son prédécesseur Guillaume de Lorris, en passant d'un récit mythique et symbolique à des descriptions bien plus terre à terre, et même sensiblement misogynes. Daniel Martin a cherché à réfuter cette théorie dans son article « Louise Labé est-elle une créature de papier[11] ? A sa mort en 1566, elle a fait don de tous ses biens aux pauvres. Louise est tant gracieuse et tant belle, Les Sonnets marquent une continuité dans l'évolution des sentiments du sujet amante. Biographie de Louise Labé. Dans l’adresse aux dames des Élégies se retrouve, en écho, cette communauté de femmes à laquelle s’adresse Louise Labé dans l’Épître quand elle l’engage à se mettre à l’écriture et à la réflexion. En effet, le premier met de l'avant, une fois de plus, la beauté de l'amant, alors que le deuxième relate de sa cruauté, de la souffrance auquel il la condamne. La thèse de Mireille Huchon en faveur de l'imposture que constituerait l'attibution des Euvres à Louise Labé a cependant reçu l'approbation de Marc Fumaroli dans Le Monde du 12 mai 2006[13],[14]. La belle cordière BIOGRAPHIE Elle pratiquait également la musique, l'escrime et la chasse. Les deux angles se rejoignent toutefois en ce que l'amour détruit l'autonomie de la femme et l'emmène sur une route sur laquelle elle n'a aucun contrôle, et où elle ne peut trouver qu'une espérance du bonheur illusoire. » Il fait en outre remarquer que, dans ses Opuscules, il publie un texte à la louange de Louise Labé. Ainsi Amour inconstamment me mène ; La plus grande poétesse française est aussi la plus mystérieuse. De même, Michel Jourde partage cet avis[12]. She began piano studies at an early age with Cecile Soria, a former student of Muzio Clementi. »[63] Ainsi, il est à comprendre qu’au vu du danger social que représente l’écriture pour les femmes, Labé cherche la solidarité afin de ne plus être la seule à porter le « faix de l’écriture »[64]. Née en 1524, Louise Labé a vécu l'essentiel de sa vie à Lyon. En particulier, ses élégies paraissent influencées par les Héroïdes. Louise Labé (1524-1566), une artiste du Yunnan ? Her wit, charm, accomplishments, and the freedom she enjoyed provoked unverifiable legends, such as those claiming she rode to war, was Louise Labé, féministe avant l'heure, devint donc un modèle pour ses lectrices contemporaines et la preuve qu'une femme pouvait écrire et publier ses propres textes. » (p. 10) Daniel Martin conteste que le retrait de Jacques Peletier des Escriz dénonce une supercherie. À la mort de sa femme, Pierre Charly, alias Pierre Labé, se remaria, et c'est de ce mariage que naquit Louise Labé. Biography. Des références géographiques sont également mentionnées comme l'Euripe en Grèce dans le sonnet XIII, Caucase et le « Parthe » de l'Empire Parthe (XVI). Elle est souvent présentée comme l’une des principales féministes de la Renaissance.Son père est Pierre Charly dit Pierre Labé. Louise ha main qui tant bien au lut joue, Les Sonnets relatent des divers états de l'amour au féminin. Le texte est annoncé comme un sonnet donc comme une forme poétique fixe, le texte appartient au mouvement littéraire de la Renaissance. Plusieurs figures de style[27] sont employées dans les Sonnets dont des figures d'opposition, d'insistance et d'analogie. Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. Et être au haut de mon désiré heur, La dernière modification de cette page a été faite le 12 novembre 2020 à 13:14. Il se trouve aussi des accumulations comme dans le sonnet XVII (« Je fuis la ville, et temples, et tous lieux » au vers 1 et « Masques, tournois, jeux, me sont ennuyeux » au vers 5) ainsi que des hyperboles comme le dernier vers du sonnet XIX : «  Et les tirant, me fit cent et cent brèches ». Elle aurait été la femme d'Ennemond Perrin, riche marchand de cordes[3], qui possédait plusieurs maisons à Lyon et aurait trouvé dans la fortune de son mari un moyen de satisfaire sa passion pour les lettres : dans un temps où les livres étaient rares et précieux, elle aurait eu une bibliothèque composée des meilleurs ouvrages grecs, latins, italiens, espagnols et français. », François Solesmes, « Louise Labé, “créature de papier” ? Il me remet en mon premier malheur. Surnommée « La Belle Cordière », elle fait partie des poètes en activité à Lyon pendant la Renaissance. Il fait remarquer (p. 27) qu'il « collaborait avec Jean de Tournes : il était aux premières loges pour avoir connaissance d'un projet aussi hardi de mystification. Et si ne puis assez louer Louise. Tout en un coup je sèche et je verdoie. Elle écrit des poèmes à une époque où la production poétique est intense. Comme dans le Débat de Folie et d’Amour, où l’égalité entre les hommes et les femmes est présentée jusque dans le titre par le genre des noms de « folie » et d’« amour », mais aussi par leur opposition et leur complémentarité, l’Épître Dédicatoire se place contre l’essentialisation de l’écriture féminine et pour une égalité des sexes[53]. Le plaidoyer de Mercure, dans le Discours V, critique d’ailleurs l’innamoramento pétrarquien, qui passe par le regard des amants, dans un passage plutôt narquois et explicite : « Dire que c’est la force de l’œil de la chose aymee, et que de là sort une sutile evaporacion, ou sang, que nos yeus reçoivent, et entre jusques au cœur : ou, comme pour loger un nouvel hoste, faut pour lui trouver sa place, mettre tout en desordre.