Ils disposent de fours permettant de couler du verre plat. Ses Oraisons Méditatives[87] présentent aussi sa réflexion et sa prière lorsque, abbé bénédictin de Saint-Thierry, il aspirait à renoncer à sa charge (ce qui ne se faisait guère à l'époque) pour devenir simple cistercien et être ainsi plus disponible pour vaquer à ce qui seul comptait pour lui : la recherche de Dieu (Ce qu'il finira par faire malgré l'avis contraire de son ami Bernard de Clairvaux). », « Naissance et développement de l'ordre », « Toutes les fois qu'il y aura dans le monastère quelque affaire importante à décider, l'abbé convoquera toute la communauté et exposera lui-même ce dont il s'agit... Ce qui nous fait dire qu'il faut consulter tous les frères, c'est que souvent Dieu révèle à un plus jeune ce qui est meilleur. Bien entendu, leurs obligations liturgiques occupent une grande partie de leur temps, mais ils sont suppléés par les frères convers qui sont plus spécifiquement chargés des tâches matérielles (en 1200, une abbaye comme Pontigny compte deux cents moines et cinq cents convers[136] ; à Clairvaux, les moines disposaient de 162 stalles, 328 étaient réservées au convers[137]). « Alors la grâce de Dieu envoya à cette église des clercs lettrés et de haute naissance, des laïcs puissants dans le siècle et non moins nobles en très grand nombre ; si bien que trente postulants remplis d'ardeur entrèrent d'un coup au noviciat. Le monastère a pour fonction de favoriser cet aspect de la spiritualité cistercienne. On couvrait la figure du cadavre par sa capuche, et quatre frères le portaient au cimetière, où il était enterré directement dans la terre, sans cercueil[111]. La liste des ordres religieux est riche et variée dans l'Eglise catholique, ce qui constitue une différence avec les Eglises orthodoxes (où il n'y a traditionnellement qu'une règle monastique) et avec le protestantisme (où le monachisme est généralement marginal voire, dans certains courants, inexistant). Cet article prend le contre-pied de ces affirmations en montrant que l’ordre de Cluny, durant les premiers siècles de son existence (Xe-XIIe siècle), entretient des rapports étroits avec son environnement. Des fours à verres sont présents dans le temporel des cisterciens dès le XIIIe siècle. La production est très largement supérieure aux besoins des abbayes, aussi une grande partie est revendue. Pour Bernard de Clairvaux, « l'humilité est une vertu par laquelle l'homme devient méprisable à ses propres yeux en raison de ce qu'il se connaît mieux ». Ces fours sont également utilisés pour fabriquer les carreaux de sol des abbayes. Julien Théry, Jean-Marie Allard, Noël Coulet et Damien Carraz. Les maîtres d'œuvre cisterciens doivent concilier les exigences de construction en pierre pour limiter les risques d'incendie, de constructions élevées et lumineuses (en accord avec leur spiritualité), sans augmenter démesurément le coût des chantiers. La protection bienveillante de l'archevêque Hugues permet l'édification d'un monastère de bois et d'une humble église. Aéroport de Bastia, en Corse - Pascal POCHARD-CASABIANCA / AFP. Dès 1108, la croissance de la population monastique de Cîteaux oblige les frères à déplacer l'abbaye de 2,5 kilomètres pour s'établir au confluent de la Vouge et du Coindon[155]. Et puisque nous accueillons dans notre cloître tous les moines qui viennent à nous, et qu'eux-mêmes, de la même manière, accueillent les nôtres dans leurs cloîtres, il nous semble opportun, et c'est aussi notre volonté, qu'ils aient le mode de vie, le chant et tous les livres nécessaires aux heures diurnes et nocturnes ainsi qu'aux messes, conformes au mode de vie et aux livres du Nouveau Monastère, de sorte qu'il n'y ait aucune discordance dans nos actes. Persuasif et charismatique, il décide nombre de ses parents à le suivre à Cîteaux, abbaye voisine des terres de sa famille[34]. Il est à noter que les Cisterciens n'exploitent pas eux-mêmes leurs salines et n'y apportent donc aucun savoir-faire technique. Avec l'arrivée de Bernard, l'abbaye connaît une embellie. Ce système permet en plus de la simple irrigation, de drainer les eaux stagnantes des anciens marais, d'apporter des éléments azotés indispensables pour la croissance des herbes et d'accélérer le réchauffement des terres (l'eau conduit 1000 fois plus la chaleur que l'air)[151]. C’était pour le moine une occasion d'entrer en méditation, et un temps de pénitence, appelé jubilé du sang par Nicolas de Clairvaux[112]. Mais le résultat est à la hauteur des efforts engagés : le potentiel énergétique de l'abbaye augmente considérablement avec une chute d'eau de 9 mètres[157]. Toutefois, les dimanches et jours de fête, le lever était avancé à 1 h 00. Étienne Harding a institué, au sommet de l'édifice, le chapitre général comme organe suprême de contrôle. »[75]. Les abbayes de Hongrie, de Grèce et de Syrie sont détruites lors des conquêtes ottomanes. Dans le respect d'unité d'observance de la règle de saint Benoît, elle a pour objet d'organiser la vie quotidienne et d'instaurer une discipline uniforme à l'ensemble des abbayes. Au XVIIe siècle, l'histoire de l'ordre est troublée par un conflit que l'historiographie a retenu sous le nom de « guerre des Observances » qui s'étend de 1618 aux premières années du XVIIIe siècle. Il établit une tradition d'une particulière austérité dans sa communauté par un retour à l'idéal primitif cistercien. Il faut être vide de soi pour ne plus s'aimer que pour Dieu. L'élevage est une source de produits alimentaires (viandes, laitages fromages), mais aussi de fumure et de matières premières pour l'industrie du vêtement (laine, cuir) et des produits manufacturés (parchemins, corne). Un revêtement vitrifiable est ensuite apposé. Le Saint-Siège décide dans ces mêmes années d'abolir la pratique commanditaire[63]. Au pied de la Vierge, le copiste Oisbertus. C'est Bernard qui fait reconnaître l'Ordre du Temple. Une bulle de Calixte II confirme l’organisation. En effet, chaque fois qu'un moine avait enfreint la règle, il devait immédiatement s'accuser devant l'abbé ou la communauté. À partir de 1120 l'ordre s'implante à l'étranger. Des matières confortables ou luxueuses n'étaient pas autorisées. Son influence au sein de son monastère comme dans le monde en fait un modèle de vie monastique du « Grand Siècle[67] ». Les frères convers, dont une partie vit en dehors de l'abbaye dans les "granges", participent à la diffusion des améliorations techniques auprès des populations locales : les Cisterciens sont des vecteurs de première importance dans la révolution industrielle du Moyen Âge. Certes, l'ordre a essaimé ses monastères dans toute l'Europe, mais la proximité de ses abbés avec le pouvoir temporel n'est pas du goût de tous[9]. En particulier en Flandre, où on atteint une limite en densité de population, les abbayes cisterciennes réalisent des travaux d'endiguement dans le prolongement de leurs travaux commencés dès le XIe siècle. C'est pourquoi les moines cisterciens lui vouent une dévotion particulière[78]. Dès le départ, les abbayes implantées le long de rivières, elles-mêmes affluents de grands fleuves, sont idéalement placées pour écouler leurs produits vers la ville[180]. En effet, les versions mélodiques de ces sources anciennes (entre saint Ambroise et Charlemagne) paraissent archaïques à ces moines chanteurs, érudits du début du XIIe siècle. En même temps, il a su prévoir des systèmes de contrôles efficaces tout en évitant la centralisation : l'abbaye-mère dispose d'un droit de regard, son abbé doit la visiter annuellement. À Cleeve ou Tintern les égouts très larges contiennent des vannes qui permettent de lâcher un grand volume d'un coup et de les purger à la manière d'une chasse d'eau[159]. Bernard de Clairvaux charge des moines de son abbaye de ramener des buffles mâles du royaume d'Italie, pour pratiquer des croisements[149]. Un siècle après la fondation de Cîteaux, l'ordre compte plus de mille abbayes, plus de six mille granges réparties dans toute l'Europe et jusqu'en Palestine. Historique de la vie religieuse Depuis… Les serviteurs dont c'était le tour pour la semaine à venir tenaient l'eau et le linge à la disposition. Cerf, collection Sources chrétiennes, 1975. Les techniques d'irrigation sont passées en Occident via l'Espagne musulmane et la Catalogne où Cluny est très implantée. Les mutations médiévales et les crises politiques et religieuses des XIVe et XVe siècles obligent l'ordre à s'adapter. Les monastères du faubourg Saint-Antoine à Paris et de Port-Royal des Champs sont les plus célèbres de ceux qu'elles occupent ultérieurement. Sachant qu'il ne parviendra pas à satisfaire son idéal de solitude et de pauvreté dans le climat de Molesme où s'opposent les partisans de la tradition et ceux du renouveau, Robert, avec l'autorisation du légat du pape Hugues de Die, accepte le lieu solitaire situé dans la forêt marécageuse du bas-pays dijonnais que lui proposent le duc de Bourgogne Eudes Ier et les vicomtes de Beaune, de lointains cousins, pour se retirer et pratiquer avec la plus grande austérité la règle de saint Benoît[19]. Nicole Lemaître, Marie-Thérèse Quinson et Véronique Sot. L'ordre cistercien est marqué à sa naissance par la nécessité de réforme et l'aspiration évangélique qui sous-tend également l'expérience de Robert d'Arbrissel — fondateur de l'ordre de Fontevraud en 1101 — et l'éclosion des chapitres de chanoines réguliers. Par suite, cette charte des premiers cisterciens qu'est le Petit Exorde de Cîteaux définit le moine, par opposition à celui qui touche des dîmes, comme celui qui possède des terres et en tire sa subsistance par son propre travail et celui de son bétail[82]. Toutefois, certaines volontés de réformes se font jour dans le royaume de France. Prime fut également la messe communautaire unique les jours ouvrables, avec célébration de l'eucharistie à la fin ; les dimanches et jours de fête, ce fut la messe matutinale à laquelle s'ajouta une messe solennelle à 9 h 30. En 1360, les frères de Cîteaux doivent trouver refuge à Dijon. L'important pour eux est d'une part de ne pas se disperser en paroles inutiles qui altèrent la disponibilité de l'homme à parler dans son cœur avec son Dieu ; d'autre part, ils souhaitent que ce que chacun a d'important à dire puisse l'être et être écouté : d'où l'importance de « l'appel des frères en conseil »[72] et de l'accompagnement spirituel personnalisé. Les moines utilisent pour cela des canalisations en plomb, en terre cuite ou en bois. L'aventure cistercienne commence avec la fondation de l'abbaye Notre-Dame de Molesme par saint Robert en 1075, dans la région de Tonnerre[12]. Avec le développement de l'imprimerie à caractères mobiles, les livres deviennent omniprésents au sein des abbayes ; des bibliothèques autonomes sont élevées dans certaines abbayes et les collections d'ouvrages enflent considérablement entre les XIVe et XVe siècles[114]. La vie cistercienne apparaît ainsi comme « une vie ritualisée, rythmée […] où chaque action obéissait à des règles formelles bien précises et était accompagnée par des gestes rituels […] ou, lorsque la parole était autorisée, par des phrases rituelles »[94].