Si cette conception fut rapidement abandonnée, la prise en compte des mutations reste toutefois un événement majeur de l’histoire des idées sur l’évolution. Cette habitude s’observe aisément en aquarium, et certaines formes à la livrée très décorative font la joie de nombreux aquariophiles (figure 74). La systématique, quant à elle, est l’étude de la diversité des organismes et des relations entre ces organismes. L’apport des scientifiques et de certains amateurs comme Herbert Axelrod, Wolfgang Staeck et Horst Linke, Pierre Brichard et Ad Könings ont permis de mieux faire connaître ces poissons et leurs habitats, grâce à la production de photos et de films subaquatiques de qualité. Toutefois, si elle est désagréable, la décharge émise par les malaptérures n’est pas dangereuse pour l’homme car elle est de faible intensité (moins de 1 ampère). On le fume également comme le saumon. Si l’on se réfère aux différents manuels de taxidermie publiés en France, la méthode de conservation en herbier semble exister dès la fin du XVIIIe siècle. Les œufs pondus par la génération précédente restent en attente dans le sol asséché. Le capitaine ou perche du Nil. Figure 54. Hasard ou contingence jouent probablement un rôle central dans les phénomènes de dispersion des espèces : celles-ci saisissent, ou non, les opportunités qui leur sont offertes à la suite de phénomènes de nature géologique ou climatique pour se disperser. Le passage d’une classification strictement utilitaire à une classification phylogénétique ne se fit que plus tard, alors même que la théorie darwinienne de l’Évolution (Darwin, 1859) était déjà de longue date admise. Le poisson est ensuite vidé de ses viscères d’une part, de ses muscles et de son squelette d’autre part. Brinze : H. 5 cm, J. Aspect. D’autres exemples existent comme celui des chutes Gauthiot sur le Mayo-Kebi (figure 10) qui relie le bassin du Tchad au bassin du Niger ou celui des Rapides de Kholombidzo (denommé auparavant Murchinson) sur la rivière Shire reliant le lac Malawi au Zambèze (figure 11), qui empêchent les espèces du cours inférieur du Zambèze de remonter dans le lac Malawi. En résumé, la Taxinomie, du grec taxis (arrangement) et nomos (loi) est l'études des lois de la classification. Carte des principaux sites qui ont fourni des fossiles des vertébrés inférieurs au cours du Paléozoïque (-540 à -250 Ma). De ce fait, les sacs gazeux n’y ont pas la même signification respiratoire, les polyptères n’en font qu’un usage très secondaire. L’unique but est alors de provoquer l’attaque du prédateur. Six années plus tard, les premiers spécimens sont signalés dans le sud du lac. : un taux élevé de spéciation, ainsi qu’un fort taux d’extinction sont associés à une grande sténotopie. Tout se passe comme si un poisson d’eau douce était emprisonné dans le milieu aquatique sans qu’il lui soit possible de passer d’un fleuve à un autre puisque l’un est séparé de l’autre par zone terrestre ou marine que le poisson d’eau douce ne pourra franchir ou traverser. Cette famille ne fréquente que les eaux douces d’Afrique inter tropicale (. Les aquariophiles séparent généralement les cichlidés en différents groupes : La première espèce importée fut le fameux scalaire (Pterophyllum scalare), rapporté d’Amérique du Sud au début du XXe siècle. C’est à la fin des années 1960 que les premiers cichlidés du lac Malawi ont commencé à être exportés par Peter Davies, puis Stuart Grant et Éric Fleet, et ceux du lac Tanganyika par Pierre Brichard en 1971. Et pourtant, Boulenger ne s’est rendu en Afrique qu’une seule fois au cours de sa vie, en 1905, lorsqu’il est allé au Cap à l’occasion d’une conférence. Int. En outre, parmi les haplochromines, ce sont les foules d’espèces dont les membres sont les plus sténotopes qui semblent avoir le plus d’espèces. ont permis d’enrichir substantiellement les collections zoologiques lors de leurs visites sur le terrain. L’introduction de la perche du Nil (Lates niloticus) (figure 6) dans ce lac, est souvent citée comme un exemple des conséquences désastreuses que peut avoir l’acclimatation d’espèces exotiques sur la faune indigène. Ce qui surprend lorsqu’on observe les essaims d’espèces de Cichlidae dans les grands lacs d’Afrique de l’Est, c’est bien sûr l’extrême richesse des formes et des couleurs de ces poissons mais aussi la grande ressemblance des formes d’un lac à l’autre. La distribution contemporaine des taxons est, en fait, la conséquence à la fois de facteurs biologiques intrinsèques et de facteurs géologiques et climatiques extrinsèques. Jusqu’à la fin du XXIXe siècle et au cours de la première partie du XXe siècle, la connaissance des poissons africains s’est considérablement améliorée, grâce notamment aux travaux de Georges A. Boulenger, de Albert C.L.G. Cette espèce, très appréciée pour la qualité de sa chair, est très recherchée : les plus gros individus pouvant peser jusqu’à près de 100 kg, une seule capture permet de nourrir de nombreuses familles au village. Il ne s’agit pas bien sûr d’un chiffre définitif car de nouvelles espèces sont toujours décrites et que des révisions taxinomiques sont régulièrement produites. De manière générale, la sélection naturelle avantage les caractères favorables aux organismes en question. L’appellation et la classification des espèces de ce groupe sont en perpétuel bouleversement, surtout depuis que la biologie moléculaire permet d’identifier des espèces passées inaperçues par le simple examen morphologique. Cette espèce peut mesurer jusqu’à 1,5 mètre et peser près de 50 kg (© IRD/ M. Legendre). En raison du manque de stations d’épuration, toutes ces pollutions s’accumulent dans le lac et provoquent un phénomène bien connu, l’, En effet, l’eutrophisation a provoqué une augmentation de la production primaire qui a bénéficié aux crevettes (, Parmi les 15 300 espèces de poissons peuplant l’ensemble des eaux douces ou saumâtres mondiales, la faune ichtyologique africaine autochtone comprend plus de 3 500 espèces appartenant à 87 familles (, Tableau 5. Les deux espèces de cette famille vivent en sympatrie. On en rencontre sur la frange côtière occidentale de la Guinée au Gabon et sur la côte orientale du Kenya au Mozambique. L’espèce peut être constituée par une ou plusieurs populations plus ou moins isolées géographiquement (on parle alors de métapopulation). Figure 83. Les alevins sont nourris de nauplii d’ artémies puis d’aliments vivants ou congelés comme les adultes. Puis, peu à peu, grâce à l’amélioration des techniques de transport, dans des cruches au départ et/ou par bateau, puis par avion, on a vu arriver à des fins aquariophiles de nombreuses autres espèces africaines. Figure 70. Un premier inventaire réalisé par Louis Bertin (1950) fait état d’à peu près 190 spécimens. Ce mode de spéciation a été très controversé voire même contesté. Grâce à cet ouvrage et à de nombreux autres articles originaux, Geoffrey Fryer a énormément contribué à l’ichtyologie africaine et ses études sur l’évolution ont permis une remarquable démonstration de ce qu’est la radiation adaptative. Les conséquences, parfois dramatiques, de l’introduction du. Figure 78. Par exemple, en France, l’, La famille des Cyprinidae devait probablement exister avant la séparation des continents puisqu’on la retrouve actuellement en Eurasie (78 % des genres) et en Amérique du Nord (14 % des genres). Il faut se méfier de leurs dents impressionnantes et tranchantes. Figure 18. Les différents grands lacs d’Afrique de l’Est sont considérés à part car chacun d’eux possède une faune endémique qui lui est propre. Quelques « killies » africains ; seuls les mâles sont figurés en raison de leurs chatoyantes colorations (© O. Buisson). Inversement des espèces ou populations génétiquement différenciées ont des signatures alléliques différentes. Carte des gisements qui ont fourni des fossiles de poissons africain du Crétacé (-145 à - 66 Ma) et du tertiaire (Paléogène et Néogène : - 66 à -2,6 Ma) (source, Le terme de « poissons » n’est pas scientifique et de toute façon se réfère à un grade, c’est à dire un groupe sans histoire propre. Brinze : H. 5 cm, J. Figure 27. Dans un environnement qui se modifie en permanence, les êtres vivants sont amenés à s’adapter en trouvant des solutions physiologiques ou morphologiques aux problèmes posés par les changements du milieu dans lequel ils vivent, sinon ils risquent de disparaître. Michel Adanson (aux alentours de 1750) a initié les premières collections matérielles, en provenance du Sénégal, au cours du XVIIIe siècle. Poisson blanc d'eau de mer A la suite de ce paragraphe, nous allons vous présenter une liste de 7 poissons blancs qu'on retrouve fréquemment dans nos assiettes et dans les restaurants du monde entier. Hormis l’aspect historique et original de cet herbier, son intérêt scientifique est indéniable du fait de la présence de types de Georges Cuvier et d’Achille Valenciennes, qui ont été utilisés pour les descriptions de nouvelles espèces compilées dans leur Histoire naturelle des poissons (Paris, 1828 et suivants). Le fond du bac sera laissé nu ou alors recouvert soit de feuilles de chênes, soit de tourbe, les deux permettant à l’eau de s’acidifier légèrement et de s’assombrir grâce aux tanins. Quelques espèces sont capables de vivre dans des conditions extrêmes, et l’on connaît ainsi 3 espèces de cyprinidés aveugles vivant (figure 38), selon les formes, dans des grottes ou sous les pierres des zones de rapides. Lors d’une séance de la Société zoologique de Londres du 26 avril 1836 l’ichtyologiste et ornithologue William Yarrel exposa son procédé de préparation qui peut se résumer ainsi : Dans un premier temps, une incision est réalisée sur la partie dorsale du poisson depuis l’arrière de la tête à droite ou à gauche du plan de symétrie, selon le flanc que l’on souhaite conserver. Qui plus est, l’évolution du nombre et de la forme des chromosomes est particulièrement spectaculaire chez ces espèces. Une question est cependant longtemps restée en suspens : le groupe des haplochromines, mal représenté dans le lac Tanganyika, mais très abondant dans les lacs Malawi et Victoria, a-t-il d’abord évolué dans le lac Tanganyika avant de se disperser ou bien s’est-il différencié ultérieurement ? Cladogramme montrant la phylogénie des principaux groupes de craniates actuels fondé sur l’apparentement évolutif. Les killies connaissent un succès grandissant parmi les aquariophiles. Il s’enveloppe alors d’une couche de mucus d’origine tégumentaire qui se durcit et forme une sorte de cocon qui conserve l’humidité. Un simple « clic » suffit pour acquérir une espèce autrefois rarissime. Wiley & Johnson (2010) ont publié une nouvelle classification des Teleostei. Au moment de la ponte, les adultes construisent un nid d’herbes (généralement du. Tout se passe comme si les genres et espèces, bien que différents et d’origines distinctes, avaient eu les mêmes réponses face aux mêmes contraintes (, L’étude des petits cichlidés incite à se poser des questions fondamentales sur la nature de l’évolution. 5.5. Deux petits Alestidae de quelques centimètres de long vivant en zone forestière d’Afrique de l’Ouest. Figure 10. Appeler. : espèce introduite. Ainsi, l’herbier existait en sa totalité : les pièces envoyées par Adanson en 1765 et celles obtenues par le biais des Jussieu en 1818, qui n’étaient que des doubles. Hormis, les Bedotidae, endémiques de Madagascar, toutes les autres familles endémiques existent dans toute l’Afrique sub-saharienne. En d’autres termes, lorsque la sténotopie augmente en raison d’une plus grande spécialisation, le taux de spéciation augmente. Chez les poissons à faible décharge, il s’agit de la forme, de la durée (P) et de la décharge isolée (EOD : Electric Organe Discharge), mais aussi de l’organisation temporelle des séries de décharges. Deux espèces de Claroteidae : Chrysichthys auratus à gauche(© IRD/C. De nouveau se pose la question de la surexploitation du lac qui se manifeste notamment par une baisse très sensible de la taille de capture des perches du Nil. Selon certaines hypothèses les prédateurs, en patrouillant dans des zones possédant des abris, contribuent à fractionner les populations et à les maintenir sous forme de taches isolées, ce qui favorise la spéciation (figure 22). Finalement, seule une petite fraction aura un effet favorable et parmi celles-ci certaines donneront naissance à une nouvelle espèce. Malgré les rares collections de vertébrés en herbier, la question de l’emploi de cette méthode de conservation demeure. Les killies sont en général maintenus entre 20 et 24 °C en bacs monospécifiques pour éviter les hybridations ou, tout simplement, parce que les femelles de nombre d’espèces sont impossibles à différencier. 5.3. Mais, de manière surprenante, on observe une grande ressemblance des formes entre les lacs. Grâce à ces naturalistes, le nombre d’espèces de poissons d’eau douce africains connus a atteint 1 900 avant la seconde guerre mondiale, 2 150 à la fin des années 50, et plus de 3 500 à l’heure actuelle (actualisé 2017) (figure 3). Depuis longtemps, les killiphiles du monde entier avaient l’habitude de s’échanger des œufs en les envoyant simplement par la poste. Leach (1818) a même décrit une nouvelle espèce sous le nom de, Enfin, quelques espèces de mormyres sont communément représentées dans l’art égyptien (, Figure 51. capacité de dispersion des espèces : contrairement à ce que l’on pourrait attendre, la possession d’organes accessoires de respiration ne semble pas jouer un rôle primordial dans la capacité de dispersion des espèces. (1997) ont ainsi montré que la turbidité de l’eau (due par exemple à l’eutrophisation) pouvait altérer la perception des couleurs par les poissons et ainsi rompre les barrières éthologiques qui séparent les espèces (et donc aboutir à des hybridations). Toutes les espèces ont le corps nu, sans écailles, et possèdent généralement au bout du museau quatre paires de barbillons parfois très développés, ce qui leur confère leur nom car ils rappellent les longues moustaches des félins. Elle est présente dans toute l’Afrique, y compris les bassins côtiers d’Afrique du Sud et dans certains oueds et gueltas du Maghreb (figure 67) Certaines espèces des genres Clarias (figure 68) et Heterobranchus (figure 69) font l’objet d’une pisciculture intensive (voir plus bas § 9.2. Les poissons sans mâchoires (Agnathes, représentés encore à l’heure actuelle par les lamproies) et les Placodermes d’abord dominants ont cédé la place aux poissons osseux et cartilagineux à la fin du Dévonien et au Carbonifère (-400 à -350 millions d’années) époque à laquelle ils se sont beaucoup diversifiés dans les mers et dans les eaux douces (figure 28). De grande taille, cette espèce peut mesurer jusqu’à 1,70 m et peser près de 20 kg. Selon cette définition, la technique de conservation « en herbier » peut s’appliquer aussi bien aux végétaux qu’aux animaux. Si l’individu qui a subi un remaniement est viable et fertile, les mutations sont transmises aux descendants de cet individu. Ces mutations génétiques spontanées créent de nouveaux allèles. À noter que les deux sous régions « Eburnéo-Ghanéenne » et « Nilotique » font partie de la grande écorégion « Nilo-Soudanienne ». Figure 23. Puis au début des années 1980, les, Jusqu’au début des années 1990, les captures augmentent progressivement pour atteindre environ 500 000 tonnes par an sur l’ensemble du lac, contre seulement quelques dizaines de milliers de tonnes dans les années 1970. En 1939, la découverte d’une collection conservée au château de Balaine, appartenant aux descendants d’Adanson, vient augmenter l’effectif. À l’heure actuelle, on en dénombre 184 selon la base Ichtyologie du Muséum national d’histoire naturelle. Les faunes ichtyologiques se sont mises en place et ont évolué en fonction de l’histoire des systèmes aquatiques qu’elles occupent. Sa taille en fait aussi un poisson très apprécié des pêcheurs sportifs. En ce qui concerne les poissons actuels, la systématique est loin d’avoir résolu tous les problèmes. Dans un cas comme dans l’autre, il émet une très forte, mais courte décharge, de 350 à 400 volts, qui lui permet de paralyser sa proie ou de faire fuir son agresseur (, Figure 90. Nous allons brosser ici un portrait de famille des espèces les plus emblématiques parmi les 3 500 espèces de poissons des eaux continentales africaines, afin de mieux nous imprégner de leurs particularités et spécificités. Deux théories ont suscité bien des débats : Figure 14. De même, le nombre de poissons rencontrés dans les rivières de dimension comparable peuvent grandement différer si l'on compare par exemple le Nil (156 espèces) et le Congo (plus de 1 000 espèces).