L'un des grands domaines d'intervention du CNV est notamment la prévention et le traitement de la délinquance2. Covid-19 : les personnes vaccinées devront-elles continuer de se faire dépister, comme en Belgique ? Les spécialistes s’entendent pour dire que ce sont les enquêtes de victimation qui fournissent les données les plus approchantes de la réalité de la délinquance et de son évolution. C’est-dire que lorsque qu'on essaie de comprendre les évolutions de la délinquance et de la criminalité, il faut visualiser une tendance sur plusieurs années. Le phénomène recule en 2002 avec 32 occurrences, puis seulement 23 en 2003, et il disparaît quasiment en 2004. cœur des élections présidentielles de 2002. Ces enquêtes sont surtout éparses, dans le temps et dans l’espace. Laurent Mucchielli montre qu’en croisant les études, malgré certaines variations, on observe une stabilité globale depuis 30 ans. Il s’agit donc soit de faits directement constatés par des policiers ou des gendarmes, soit de ceux qui ont fait l’objet d’une plainte de victime. Ceux-ci ont un impact fort sur le sentiment d’insécurité et sont plus bien réguliers que les agressions violentes et les crimes. Pourquoi cette omniprésence des « tournantes » pendant deux ans alors que la criminologie des viols collectifs est connue depuis les années 60 ? Les statistiques des services de police sont peu fiables pour mesurer la délinquance comme le note les auteurs d’un rapport parlementaire sur la délinquance publié en 2014. Abonnés Il peut s’exprimer par « l’exposition directe aux faits de délinquance », ou par « une préoccupation qui se cristallise sur la criminalité mais qui la dépasse largement ». L’espace public, un espace sexiste et machiste ? La délinquance des mineurs est-elle stable depuis dix ans, comme le dit Eric Dupond-Moretti ? » Ainsi, si on peut observer une remontée des cambriolages au début des années 2010, tout comme les vols sans violence contre les personnes, alors que les vols de véhicules diminuent nettement. Déjà en 1995, on évoquait la violence grandissante des jeunes, son rajeunissement, le laxisme de la justice et de la politique. [13] Le facteur ethnique reste un élément secondaire de la délinquance. Pour autant, de nombreux commentateurs controverses sur une possible augmentation des homicides depuis 2015 hors attentats, qui aurait atteint son climax en 2019. Les statistiques de la délinquance, comme nous l’avons longuement expliqué, sont un sujet complexe qui nécessite de la prudence dans l’interprétation des chiffres, que l’on regarde la délinquance constatée par les forces de l’ordre, les condamnations par la justice, ou les enquêtes de victimation et de délinquance déclarée. Les hommes et les femmes ne vivent pas de la même manière les faits subis. De leur côté, sur la période 1994-2017, les enquêtes de victimation indiquent une baisse tendancielle des vols personnels depuis le milieu des années 1990, une stabilité globale des vols avec violence et une stabilité globale des cambriolages de résidence principale (avec, dans le détail, une baisse importante suivie d’une remontée également après 2008). Le thème de l’insécurité est une ressource infatigable pour ces deux champs. Pour finir, la création de la loi dépend des priorités d’un gouvernement en place. » Même si l’homicide a bondi jusqu’à 970 en 2019, les traumatismes non intentionnels provoquent chaque année 40 000 décès, dont 21 000 à la suite d’un accident de la vie courante, et plusieurs millions de recours aux urgences. C’est ce qu’il s’est produit entre 1999 et 2002 sur les viols collectifs que l’on a nommé « tournantes », désignant exclusivement les jeunes de quartiers issus de l’immigration. En effet, la pénalisation du viol s’est élargie au 20ème siècle notamment avec le viol conjugal dans les années 1990 grâce aux mobilisations féministes. Dans un deuxième temps, à partir de 1998, ils ont à la fois stabilisé la saisine des magistrats du siège et réduit considérablement les classements sans suite, au profit d’une croissance extrêmement forte et rapide des alternatives.». Le sociologue et directeur de recherches au CNRS Sebastian Roché souligne un troisième écueil : «Ces chiffres donnent le nombre de fois où des mineurs ont été mis en cause, pas le nombre d’individus mineurs suspectés.» Un mineur mis en cause pour plusieurs infractions dans une même procédure n’apparaît qu’une fois, pour l’infraction la plus grave. Car, s’il est plutôt simple de déclarer qu’on a subi certaines infractions (violence, vol…), il est beaucoup plus difficile de déterminer l’âge du contrevenant. Les homicides, les agressions physiques violentes sont des faits qui malheureusement se produisent chaque année : environ 900 homicides et 690 000 agressions physiques. Par ailleurs, il faut rajouter à cela une construction sociale de la délinquance par le champ médiatique et politique que j’ai déjà traité. l’Observatoire national de la politique de la ville. Alors que 70% des femmes jugent le harcèlement et les atteintes sexuelles graves, moins d’un tiers des hommes les jugent graves. D’abord, ces travaux «calculent des taux d’auteurs, mais pas de délinquance», fait remarquer Sebastian Roché. C’est d’ailleurs l’objectif affiché de l'ISRD. [1] https://www.lci.fr/politique/securite-les-grosses-intox-de-nicolas-sarkozy-1535169.html, [2] https://www.lemonde.fr/blog/decodeurs/2013/02/25/brice-hortefeux-muulti-recidiviste-de-lintox-sur-les-chiffres-de-la-delinquance/, [3] https://www.lemonde.fr/blog/decodeurs/2013/02/25/brice-hortefeux-muulti-recidiviste-de-lintox-sur-les-chiffres-de-la-delinquance/, [4] https://www.facebook.com/watch/?v=2691113814299981, [5] https://www.lepoint.fr/societe/delinquance-estrosi-veut-des-amendes-pour-les-maires-laxistes-13-08-2010-1225103_23.php, [6] https://www.lemonde.fr/les-decodeurs/article/2020/09/01/le-vrai-le-faux-et-l-inverifiable-du-debat-sur-l-insecurite_6050603_4355770.html, [7] https://www.valeursactuelles.com/clubvaleurs/societe/ensauvagement-la-bataille-des-chiffres-123050, [8] Véronique le Goaziou, Eduquer dans la rue, Presses ESP, 2015, p94, [9] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p41, [10] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p53-59, [11] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p51, [12] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p71, [13] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p87, [14] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p90, [15] Laurent Mucchielli, L'invention de la violence, Fayard, 2011, 344 pages, p169. publiée le 24.12.2020. Voir la réponse Fusillade à Dijon et à Nice, agression au couteau à Bordeaux, tirs de mortiers de feux d’artifice sur les policiers, des maires agressés physiquement, une gendarme tuée par un automobiliste fuyant un barrage, une tentative de meurtre sur un pompier, une soignante tuée après avoir été traînée sur 800 mètres par une voiture, un chauffeur de bus tué par un groupe d’individus, des personnes agressées pour le port du masque, depuis la fin du confinement, on retrouve dans les médias des phénomènes de violence divers et variés. Ces baisses conjointes sont contrebalancées, dans des proportions moindres, par une légère hausse des suspicions de mineurs parmi les «infractions révélées par l’action des services» (dont + 4 points pour les infractions à la législation sur les stupéfiants) ou les «autres infractions». Elle remonte à la publicisation de ces chiffres à partir de 1972 et la création de l'Etat 4001, index La chute des homicides pour vols (braquage de banques et fourgons blindés) explique également la forte baisse globale des homicides depuis 1994. Entre 1992 et 2001, le nombre de mineurs mis en cause a augmenté de 79% pour atteindre 177 017 en 2001.», Pour autant, impossible d’en déduire que les mineurs sont devenus, en vingt ans, trois fois plus délinquants. Consultez et comparez gratuitement les chiffres de la criminalité et de la délinquance dans votre ville, département ou région. La délinquance explose Le magistrat a fait état de chiffres en constante augmentation : nombre de mineurs passés devant le juge pour enfants en 2015 (31 % de plus qu'en 2014 et 55 % de … Voir la réponse En effet, depuis 2005, le nombre de condamnés selon l’âge est stable». U… Au total, c’est 8 % des femmes qui témoignent d’avoir été victime durant les 12 derniers mois d’au moins un fait grave, contre 17 % jugé « sans gravité ». Dans les médias, les discours politiques et chez les experts en sécurité, la délinquance juvénile est devenue la source de tous nos maux depuis une trentaine d’années, dont son impunité et sa croissance sont à enrayer. Managérialisation et médiatisation de la politique policière L'instrumentation politique des chiffres de la délinquance n'est pas nouvelle. La délinquance des mineurs est une inadaptation temporaire et seule une minorité de jeunes vont poursuivre dans la délinquance adulte : « On observe une montée à l’adolescence, un maximum au début de l’âge adulte et une lente décroissance ensuite », observe Nicolas Bourgoin. Les escroqueries progressent de 11 %. Les chiffres sont aussi influencés par l’activité des services de police : de façon paradoxale, un nombre accru de contrôles tend… à faire monter les chiffres de la délinquance… «Les chiffres sont clairs, la délinquance des mineurs n’a pas augmenté dans notre pays depuis dix ans», a asséné Eric Dupond-Moretti, le 2 septembre, lors d’un déplacement à Dijon. Les chiffres de 2019 proviennent d’Interstats et ne révèlent que le nombre de plaintes déposées. Comme le montre l’Observatoire, le problème le sentiment d’insécurité est qu’il regroupe des éléments très divers. Faut-il vacciner les immuno-déprimés, les allergique, les femmes enceintes ou les personnes ayant déjà été contaminées ? les violences sexistes dans l’espace public sont les plus grandes, taux de plaintes des femmes ces trois dernières années, une forte augmentation des années 1955 à 1985, remontée des cambriolages au début des années 2010. victimation montre une relative stabilité depuis 20 ans. La hausse est plus modérée pour les vols sans violence contre des personnes (+3 %) et très légère pour les vols dans les véhicules (+1 %). Plan de l'écrit 1. La délinquance des immigrés, dérive raciste et sécuritaire. Par ailleurs, le sentiment d’insécurité est également influencé selon le type de territoire. D’autant plus qu’une augmentation des plaintes enregistrées par les services de police d’une année sur l’autre ne dit rien sur l'évolution du crime, tout comme nous le montre l’accroissement de la statistique des viols qui se produit depuis 3 ans, résultant du mouvement de libération positive des femmes (#MeToo, #BalanceTonPorc, affaire Weinstein) et non d’une augmentation des viols. Le risque d’agression est donc entre 5 et 15 fois moins important que d’autres risques de la vie quotidienne (accidents de la vie courante). Il n’empêche que, depuis son apparition, l’enquête CVS demande bien aux victimes de certaines infractions si elles estiment que leur agresseur était mineur ou majeur. Par ailleurs, les chiffres démontrent que la part de la délinquance des étrangers dans les statistiques de police (bien qu’elle soit incomplète) a diminué de 14 % en 1970 à 10 % aujourd'hui. Ainsi, si on suit la logique médiatique, les viols collectifs ont explosé au début des années 2000 pour ensuite disparaître totalement à partir de 2004 puisque plus aucun article n’a été traité sur ce sujet ! De son côté, Laurent Mucchielli appuie le raisonnement en notant la stabilité des violences que les enfants déclarent subir à l’école. Dans les statistiques des services de police et de gendarmerie, les vols et les cambriolages ont connu une forte augmentation des années 1955 à 1985, pour se stabiliser jusqu’au début des années 2000, avant de décroître. Ensuite, ils n’ont vu le jour qu’à la fin des années 90 en France, bien plus tard que chez certains voisins européens. Au sein des quartiers prioritaires, 30% des femmes et 18% des hommes affirment se sentir en situation d’insécurité contre 17 % et 8 % dans les unités urbaines proches de ces territoires pauvres, selon l’Observatoire national de la politique de la ville. Le sentiment d’insécurité, une émotion exacerbée provenant d’une société imaginée ? Ce sont les rodéos nocturnes, les regroupements nocturnes bruyants au bas d’un immeuble, les regroupements dans les cages d’escaliers, les insultes verbales, les provocations, les petites menaces, les vols de biens sans grande valeur etc. Par ailleurs, « Les accidents de la route, du travail, du sport et de la vie domestique sont en réalité beaucoup plus fréquents. Elles consistent à interroger des publics – ici, des mineurs – pour leur demander (anonymement) s’ils ont commis une infraction, le plus souvent sur l’année écoulée. On voit ici le poids des représentations culturelles relatifs aux rapports de pouvoir et à la violence qu'entretiennent les deux sexes. Par ailleurs, la moitié des femmes insultées (55%) n’y accordent pas d’importance. Tout d’abord, on ne peut pas expliquer le comportement particulier de quelques-uns par une caractéristique générale. | La délinquance des jeunes constitue un thème récurrent du débat public. Pourtant, les délits diminuaient de manière constante ou étaient stables. Comme l’exprime la sociologue Véronique Le Goaziou, nous vivons dans une époque qu'on pourrait appeler une « crise existentielle collective » caractérisée par cette complexité à vivre-ensemble, par la présence constante de l'irrespect, de la saleté, des dégradations, des insultes, des conflits de voisinage, du tapage nocturne, des « choses » plus quotidiennes que les délits et crimes rassemblés. La délinquance est définie par le droit d’un pays souverain. On peut en extraire des indicateurs statistiques sur les évolutions de la délinquance et du sentiment d’insécurité. ». Dans une première partie méthodologique, il discute d’abord la question des données statistiques mobilisables sur le sujet. Par ailleurs, cette hausse peut résulter d’une meilleure déclaration des atteintes subies par les victimes, puisque le croisement des enquêtes de victimation montre une relative stabilité depuis 20 ans. Par ailleurs, une autre hypothèse est liée à l’évolution du banditisme. Le nombre de mises en cause de mineurs dans des affaires d’escroquerie et d’infractions économiques et financières est stable et demeure particulièrement faible (au maximum 7,9% des suspicions, mais plus souvent autour de 4%). Le problème de la méthodologie statistique de la délinquance b. Puis une légère décrue, avant une remontée : en 2018, des mineurs ont été suspectés dans des affaires par la police et la gendarmerie à 209 000 reprises. Plus en détail, le ministère écrit, pour l’année 2018 : «Les mineurs condamnés pour crime, au nombre de 491, représentent 1% des mineurs condamnés, 67% d’entre eux ont commis un viol. L’enquête « Cadre de vie et sécurité » a donc vocation à contribuer au débat public sur la délinquance en tant qu . Qui, d’ailleurs, ne se prononcent pas toujours sur l'âge de l'auteur des faits. la forte baisse globale des homicides depuis 1994. tout comme les chômeurs et les classes populaires. Ce billet sera composé d’une suite indispensable à sa compréhension. La délinquance est réelle dans notre société. Par ailleurs, si les atteintes aux biens (constituant la majorité de la délinquance) ont augmenté dans l’espace public en 2019, nous pouvons émettre une hypothèse en lien avec la conjoncture de l’époque. Ce qu’expliquait le sociologue Bruno Aubusson de Cavarlay, en 2013, dans un article consacré à la mise en cause des mineurs par les forces de l’ordre : «Au cours des deux dernières décennies, la délinquance juvénile est revenue au premier rang des préoccupations politiques. Et si les chiffres repartent à la hausse, ils sont bien loin d’atteindre le niveau pré-confinement Cela provient des représentations de genre valorisant la confrontation entre les hommes, le patriarcat favorisant les valeurs de la masculinité hégémonique : l’honneur et la virilité. Ces précautions prises, on peut relever que dans les enquêtes CVS 2019, 2018, 2017 et 2016 figure la part d’auteurs mineurs pour quatre groupes de délits : violences hors ménages, menaces, injures et vols ou tentatives avec violence. Là encore, si un mineur est condamné à plusieurs reprises au cours d’une même année, il est compté à chaque fois. En 2020, les Etats-Unis enregistreront la plus forte hausse de la mortalité depuis 1918, Voir la réponse Pour visualiser les évolutions de la délinquance, il faut plutôt l’étudier sur un temps long. Dans le présent des choses, il est toujours complexe de savoir si les phénomènes de violence explosent à moins que chacun d’entre nous n’en fasse l’expérience dans son quotidien. L’insulte est la plus fréquente et les violences physiques sont plus nombreuses. Comment comprendre le sentiment d’insécurité dans la société ? La quasi-totalité des affaires poursuivables reçoivent une réponse pénale. Le phénomène recule en 2002 avec 32 occurrences, puis seulement 23 en 2003, et il disparaît quasiment en 2004.». a. Les jeunes jamais aussi violents face à une justice laxiste ? Il est le phénomène le plus simple et le plus fiable à mesurer. Etant sous-entendu que ce sont majoritairement des élèves qui les commettent. C’est ce que conclut l’étude annuelle de victimation de l’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales qui confirme la hausse des plaintes pour violence sexuelle et conjugale depuis 2016. L’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (ONDRP) a communiqué à CheckNews les chiffres des mises en cause par les forces de l’ordre depuis 1996. Si cette judiciarisation n’a pas débouché sur davantage de condamnations, c’est car la justice, et notamment les parquets, a développé et employé, de plus en plus fréquemment, des alternatives aux poursuites. parfait bouc émissaire collectif de notre société. Les vols avec armes et les cambriolages de logements sont stables en 2019. Tout d’abord, on a assisté à la judiciarisation croissante des affaires où des mineurs sont impliqués. Les parents portent aussi plus régulièrement plainte, poursuit Laurent Mucchielli. Abonnés [10] Par ailleurs, les mineurs sont les plus nombreux dans les catégories d’infractions les moins graves. En ce qui concerne les violences sexuelles, elles sont encore plus difficiles à mesurer et à comparer dans le temps. Les accidents de la route, du travail, du sport et de la vie domestique sont en réalité beaucoup plus fréquents. Sebastian Roché a été l’un des premiers artisans de ces enquêtes en France : en 1999, lui et son équipe interrogent des 13-19 ans scolarisés à Grenoble et Saint-Etienne.