Augustin, déchiré par ses conflits internes, est séduit par cette doctrine et y adhère pendant 9 ans. The political augustinism' concept, introduced by Arquillière in the 30's, involves a particular conception of Church history and its relations with secular powers. 66  Jean Rivière, Le problème de l’Église et de l’État au temps de Philippe le Bel, Louvain, 1926 ; Adamberg G. Hammon, La Doctrine de l’Église et de l’État chez Occam : étude sur le Breviloquium, éd. On sait quelles controverses passionnées, soit entre partisans du pape et de l’empereur dès le xie siècle, soit entre gallicans et ultramontains, soit plus récemment à l’occasion de la Loi sur les associations(1901) et de la Loi sur la Séparation de l'Église et de l’État (1905), a suscitées la question de la juridiction du Pontife romain » H.X. 68  Marcel Launay, La Papauté à l’aube du xxe siècle, Léon XIII et Pie X (1878-1914), Paris, 1994. Le totalitarisme selon Hannah Arendt », dans : , Histoire des idées politiques aux Temps modernes et contemporains.sous la direction de Nemo Philippe. « J'ai trouvé ici un truc rare à Paris : le voisinage. Mais il faudrait compléter cette analyse historiographique par une étude de la revendication augustiniste et de l'appel à la Cité de Dieu dans les milieux catholiques conservateurs, traditionalistes et extrémistes de la fin du xixe siècle au milieu du xxe siècle. Sa démarche vise à retrouver la prétendue source de la doctrine théocratique des théologiens et des publicistes médiévaux au service de la papauté4. 71  Camille Boyer, « S. Agostino e il  neo-thomismo », S. Agostino e le grandi correnti della filosofia contemporanea, Rome, 1956, p. 119-131. par Michel Winock dans L’Histoire n° 323. Ce manuel retrace de façon claire et détaillée l'histoire des idées politiques dans l'Antiquité et au Moyen Âge en les inscrivant dans leur contexte historique précis. 63  « D’abord, y a-t-il un problème de la Papauté médiévale ? Cependant la pensée de saint Augustin, lavée de la souillure théocratique, peut apporter des réponses dans le monde contemporain comme le montre d'Étienne Gilson74, autre thomiste qui a voulu réévaluer la portée des doctrines de saint Augustin et leur influence. Un événement qui restera unique jusqu’à Thérèse d’Avila et Jean-Jacques Rousseau. L'idéologie politique de l'époque de Grégoire IV, qui a obligé l'empereur Louis le Pieux à faire pénitence, a été notamment étudiée par l'abbé Bressoles, élève d’Arquillière dans son ouvrage sur Agobard de Lyon. 65  Voir notamment Yves Marie Congar, Jalons pour une théologie du laïcat, Paris, 1954. Étudié notamment en ce sens par Stanislas Bross38, cette œuvre a été écrite en 1301 par Gilles de Rome pour Boniface VIII. Ce mémento présente, sous forme de fiches commentées, une sélection de trente six oeuvres majeures considérées comme fondatrices de la pensée politique. Arquillière considère la connaissance des Politiques d’Aristote comme une révélation qui refonde le partage entre spirituel et temporel43. 50  « L’étude du pouvoir pontifical tel qu’il s’est exercé au moyen âge, est une question capitale pour les médiévistes. Cette contre-offensive culturelle, appuyée sur la doctrine néo-thomiste, ce pari catholique sur la raison cherchant à articuler philosophie et théologie et à assurer l’unité des connaissances, se manifeste notamment par l’encyclique Rerum novarum de 1891. 5Le concept d'augustinisme politique décrit, en partie, le mouvement de christianisation de la politique. L’apport juif à la construction du féminin, ou plutôt celui des saint-simoniens concernés par la culture juive, a été au cœur de notre travail de recherche. La forte influence et la portée de ce dernier devaient entraîner une forte réponse ; l'augustinisme politique serait alors la conséquence logique du thomisme. L’augustinisme est donc conçu comme un pendant au thomisme. 69  Walter Ullman, The MedievalPapacy, St.Thomas and beyond, Londres, 1959. Léon XIII68, attentif aux changements sociaux, veut revenir à une conception thomiste69, plus théologique, rejetant les approches juridiques du pouvoir papal. Il s'agit de procéder à l’autopsie d’un cadavre, pour affirmer qu’il est bien mort, même si ce constat peut être teinté d’une touche de nostalgie pour « un tel idéal […] grandiose jusqu’à la chimère ». L’augustinisme politique, relevant d’une vision thomaso-centriste de la théologie, peut être considéré comme une manière de contourner72 les problèmes de la théorie politique de saint Thomas. 2000, p. 113. [Autorisation formelle accordée par l'auteur le 5 mai 2016 de diffuser ce livre en libre accès à tous dans Les Classiques des sciences sociales. 72  Wayne J. Hankey, « Dionysus dixit, lex divinatis est ultima per media reducere. 45  « Il faut faire un pas de plus, et, en laissant à saint Augustin tout le mérite de ses conceptions plus larges, plus nuancées et beaucoup plus riches, il faut attribuer à l’augustinisme politique, pour une grande part, l’essor pontifical vers le sommet de la chrétienté », Ibid., p. 198. 76  « En face de cette déclaration médiévale, répétée sous diverses formes, jusqu’au xive siècle, nous lisons dans l’encyclique Immortale Dei (1885) sous la plume de Léon XIII, lorsqu’il définit le domaine des deux puissances : Utraque potestas, est in genere suo maxima. Arnold Boiseau a élu domicile définitivement en 2002 dans la maison de ses parents à Saint-Augustin, à 6 km de Coulommiers. 46  Pierre Mandonnet, Siger de Brabant et l’avérroisme, latin au xiiie siècle, Genève, 1976, p. 67. (2016). 30  « [l’augustinisme politique] n’aura pas aboli l’office royal ou impérial ; mais il l’aura vidé de son antique souveraineté pour faire  des princes des brillants séides de la papauté. Fabrice Flipo : Les grandes idées politiques, Bréal, 2005. Les deux pouvoirs apparaissent si intimement unis dans l'Église et par l'Église, que la puissance spirituelle ne pouvait faire un effort d’affranchissement à l’égard de l’emprise séculière sans qu’il parût se traduire par un effort de domination » H.-X. Chaque puissance est souveraine dans sa sphère. Lui aussi, dans une perspective thomiste, considère La Cité de Dieu comme un traité de théologie politique. Philippe Corcuff : Les grands penseurs de la politique - Trajets critiques en philosophie politique, Armand Colin, 2005. Arquillière a d'ailleurs consacré sa thèse de théologie à l'étude de Lamennais et du gallicanisme, marquant ainsi l'importance de ce débat dans ses recherches sur le Moyen Âge. où il a influencé et dirigé de nombreux historiens dont les travaux centrés sur l'augustinisme politique ont contribué à lui donner une force d'évidence. Piégée entre ces deux pôles de … 28Le concept d'augustinisme politique découle donc d'une prise de position interne à l'Église à propos des relations entre le pouvoir spirituel catholique et les puissances temporelles. Manuels 2000. 40  Voir l’étude de M. Xardel, élève d’Arquillière, sur le pamphlétaire Pierre Dubois au service de Philippe le Bel. Au Moyen Âge, elles avaient presque disparu »52. Arquillière, L’augustinisme politique, op. Voir à sur cette question : Patrice Cambronne, « La iustitia chez saint Augustin », Cahiers Radet, 1987, n°5, p. 9-23. Dans de nombreux groupes catholiques, en proie à une crise profonde au sujet de la place de l'Église dans la société, saint Augustin devient l'étendard d'un refus de la société moderne marqué par la nostalgie de l'Ancien Régime80. Elle enseigne une vision dualiste et tragique du monde (le conflit entre le Bien et le Mal) et préconise une morale ascétique par laquelle l’âme ferait son salut en s’arrachant au monde mauvais. 26Le néo-thomisme70 des xixe et xxe siècles a fortement informé la vision d'une pensée médiévale structurée par l'opposition entre thomisme et augustinisme71. Il n’a pas agi par orgueil mais presque contraint par les menaces pesant sur l’Église, plus habité par l’esprit d’amour que par des convictions politiques. Religion et politique : Les avatars de l'augustinisme, actes du colloque organisé par l'Institut Claude Longeon à l'Université Jean Monnet Saint-Étienne du 4 au 7 octobre 1995, Presses Universitaires de Saint-Étienne, 1999; André Mandouze, Saint Augustin, l'aventure de la raison et de la grâce, Paris, études augustiniennes, 1968. 79  Voir également son Humanisme intégral. Ce regard est alors très influencé par les rapports avec les puissances étatiques au milieu du xixe siècle et au début du xxe siècle, notamment par les débats sur la laïcité, qui en France particulièrement furent très tendus et relancèrent la question gallicaniste. Saint Augustin n’a pas soutenu la thèse selon laquelle dans la cité des hommes (Rome), on trouve la félicité ou la justice parfaite, ni par l’application de certaines valeurs, ni … Il peut, d’autre part, s'accommoder de leur souveraineté, sauf dans les matières qui touchent à la religion, seul domaine où les princes sont justiciables des sanctions pontificales. à vrai dire, l'idée de faire de ce monde purement et simplement le royaume de Dieu est une hérésie pour le chrétien » éd. Arquillière, L’augustinisme politique, op. Il a été élaboré par des penseurs néo-thomistes qui cherchaient à présenter une vision ecclésiologique compatible avec l'affirmation d'États-nations laïcs. En effet l'historiographie traditionnelle a opposé les puissances temporelles laïques, prenant appui sur les théories aristotéliciennes, à la papauté brandissant saint Augustin. 11Pour Arquillière, c'est à partir du pontificat de Nicolas Ier que se mettent en place les conceptions théocratiques, appuyées sur une déformation des textes de saint Augustin. - F. CHATELET "Histoire des idées politiques" Ed. 59  Joseph Lecler, Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme, op. Que sait-on au juste sur les reliques de Saint Augustin ? Abélard: 136: 4. Il montre l'apport de cette partie de l'Europe dans la constitution des idées politiques communes : l'idée de tolérance, l'appel à l'égalité des droits, la question de la séparation de l'Eglise et de l'Etat, le principe de la liberté de conscience, se développent ici très précocement et souvent en parallèle avec l'Ouest. ), Histoire de la philosophie politique, t. II, Paris, 1999, p. 43-86. Il a consacré sa vie à une réflexion approfondie sur la théologie et la politique, qui ont jeté les bases d'une partie importante de la philosophie médiévale et moderne. 9  « La doctrine qui confond la Cité de Dieu avec un empire théocratique, bien que ce soit un vrai contresens, était inévitable dès que les circonstances politiques et sociales en favorisaient l’éclosion ; Augustin lui même s’était engagé dans cette direction en imposant à l’État, comme un devoir, de subordonner aux fins de l'Église, qui sont elles mêmes les fins de la Cité de Dieu ; subordination dont les modalités et les limites ne sauraient être déterminés a priori » Étienne Gilson, Introduction à l’étude de Saint Augustin, Paris, 1931, p. 235. C'est un évêque. 11  L'idéologie politique de l'époque de Grégoire IV, qui a obligé l'empereur Louis le Pieux à faire pénitence, a été notamment étudiée par l'abbé Bressoles, élève d’Arquillière dans son ouvrage sur Agobard de Lyon. 62  Josseph Lecler, L'Église et la souveraineté de l'état, Paris, 1946. Il est l’auteur, au 4e siècle, des premières confessions de l’histoire. 28  « Le sens augustinien de la paix, œuvre religieuse par excellence, transformait ces évènements en actes d’accusations, en griefs mystiques contre Hildebrand, fauteur cruel et volontaire des troubles, des dissensions et des batailles » Idem p. 362-363. Ce qui reste vrai, strictement et absolument, c'est qu'en aucun cas la Cité terrestre, et moins encore la Cité de Dieu, ne sauraient être confondues avec une forme de l'État quelle qu'elle soit ; mais que l'État puisse, et doive même être éventuellement utilisé pour les fins propres de l'Église, et, à travers elle, pour celles de la Cité de Dieu, c'est une question toute différente et un point sur lequel Augustin n'aurait certainement rien à objecter. 67  « L’idée romaine de l’État s’était lentement effritée sous l’érosion de l’augustinisme politique »H.X. Il s’est d’ailleurs acharné à économiser pour payer leurs études tandis que leur mère n’a eu de cesse d’essayer de les convertir. cit., p. 40. L'historiographie dominante est alors très marquée par l'idée selon laquelle la redécouverte d'Aristote, qui a été le moteur de l'œuvre de Thomas d'Aquin, constitue une rupture fondamentale dans l'histoire intellectuelle occidentale. cit., p. 111, 13  H-X. Cette démarche est parallèle à celle de Jacques Maritain (1882-1973) dans son essai sur la Primauté du spirituel paru en 192779. Il dit dans son œuvre « l'éternité divine est en dehors du temps » ; Le motif fondamental d'une telle distinction est bien esquissé par saint Thomas »59. Faut-il se hâter d’en conclure qu’il y a une solution de continuité, voire une véritable opposition entre la Papauté médiévale et la Papauté moderne ? S’il évoque l’harmonie parfaite de la chrétienté médiévale de l’époque de Grégoire VII, c’est pour démontrer que ses conditions n’existent plus, du fait du développement des États et des faiblesses internes de l’Église. Arquillière pense découvrir un fait historique en la personne de l'augustinisme politique, il envisage ce concept interprétatif comme une réalité historique tangible10 dont il s'agit de relever les présences tout au long du Moyen Âge. 3 Nous voulons procéder ici à une relecture détaillée des ouvrages d'Arquillière pour mieux cerner les présupposés à l'œuvre dans la construction de ce concept. 75  « Car le gouvernement divin peut s’exercer de multiples façons. 20Arquillière fait l’étude d’une pensée qu’il souhaite morte, alors que le cardinal jésuite Henri de Lubac (1896-1991) dénie cette mort en expliquant qu’il y a eu erreur dans l’identification du cadavre et que celui-ci n’est pas si laid qu'on le dit, bien au contraire, et que la théocratie n'est pas une implication nécessaire de saint Augustin. Titre II – Le Moyen Âge ou la quête du Prince. ), Studi Gregoriani, Rome, 1947, t. I, p. 501-521. Arquillière se penche alors sur cette parenthèse “moyenâgeuse”, pour en souligner le caractère particulier et profondément historique, et détacher l’augustinisme politique du corps dogmatique de l’Église. 2. Manuels 2000. 3 1 – Eusèbe de Césarée et le caractère providentiel de l’empereur Constantin. cit., p. 12. cit., p. 22. Son action fut autant politique que doctrinale. cit., p. 2. Johannes Lange, Das Staatensystem Gregors VII auf Grund des augustinischen Begriffs von der libertas ecclesiae, Greifswald, 1915. Étudier les liens en Sciences sociales des Religions, Suppliques. Il s'agit de rejeter sur l'évêque d'Hippone les ambiguïtés et les confusions que les commentateurs modernes ont entrevus chez le « docteur angélique ». Héloïse: 146: 5. Revista di storia della filosofia medievale, 18, Padoue, 1992, p. 119-150. Il cherche dans l’histoire de l’Église l’origine de ses rapports conflictuels avec l’État63, les raisons de ce conflit et leurs conséquences idéologiques afin de mieux s’en libérer. PUF. des idées politiques s’est lentement ouverte à l’histoire des courants de pensée et des doctrines qui interrogent les sources, la légitimité et les ns du pouvoir. La recherche de la vérité tend à l’intériorisation. 78  Joseph Famerée, L'ecclésiologie d'Yves Congar, Louvain, 1992. 2  Je tiens ici à remercier Alexandre Borrell pour ses relectures et Sylvain Piron pour ses suggestions. La revue Codex est disponible en kiosque ou via ce lien. 22Le jésuite Joseph Lecler (1895-1988)55, élève d'Arquillière et professeur d'ecclésiologie à l'Institut Catholique de Paris, dans son Histoire de la tolérance au siècle de la Réforme marque bien le caractère de parenthèse que doit représenter l'époque médiévale, « ère de pure intolérance »56. Ce sont les textes moraux que l’on cite, ceux qui esquissent le portrait du prince… Le De Civitate Dei a moins agi comme programme politique que comme élément du moralisme dont saint Grégoire et saint Isidore ont été… les principaux inspirateurs », Yves-Marie Congar, L’ecclésiologie du haut Moyen Âge, t. I, 1968, p. 85. Saint Augustin est, chronologiquement parlant, le premier grand philosophe chrétien de l'histoire. Voir les articles de, Repenser l’autorité du Père Saint Augustin et le, L'Atelier du Centre de recherches historiques – Revue électronique du CRH, Sous tutelle. Les idées de l’auteur ne se rencontrent presque plus avec celles d’Aristote ; en revanche, elles reviennent, pour les principes suprêmes à saint Augustin »37. Étudiant Pierre Damien, Manegold25 ou Bernard de Constance26, Arquillière n’a de cesse de critiquer leur usage des écrits de l’évêque d’Hippone27, notamment chez les défenseurs de l’Empire qui retournèrent l’idéologie de la paix contre la papauté28. 44  « Sous l’emprise des grands événements surgis, dans la perspective de l'Église en péril, devant la menace d’une puissance prête à l’asservir, il a conçu son pouvoir comme égal aux nécessités du moment. Saint Augustin est, chronologiquement parlant, le premier grand philosophe chrétien de l’histoire. 80  Voir notamment sur le débat autour de la condamnation de l'Action Française par le Saint Siège en 1926-1927 : Jacques Prévotat, Les Catholiques et l'Action Française. 70  Robert E. Lauder, « On being or not being a thomist », The Thomist, 51, 1991, p. 301-319. Référence(s) : Sylvio Hermann D e F ranceschi, Entre saint Augustin et saint Thomas. Arquillière, « Sur la formation de la théocratie pontificale », Mélanges d’histoire du Moyen Âge offerts à M. Ferdinand Lot, Paris, 1925, p. 18. », Studia patristica, II, Text und Untersuchungen, 64, p. 342-351, 1957. Arquillière, « Origines de la théorie des deux glaives », in Giovanni Battista Bonino (ed. 47  Nicolas Jung, Un franciscain théologien du pouvoir pontifical au xive : Alvaro Pelayo, évêque et pénitencier de Jean XXII, Paris, 1931, p. 217. Pendant cette période, au désespoir de sa mère, il s’éloigne de la religion de son enfance, menant une vie intense, une vie de débauche, dira-t-il dans les Confessions, une vie tourmentée, divisée entre son amour pour la femme avec laquelle il est lié depuis l’âge de 17 ans (et dont il a, en 372, un fils, Adéodat), sa passion pour la littérature et le théâtre et ses inquiétudes métaphysiques. qui est en train de faire de la justice sociale son mot d'ordre politique. 19L'entreprise d'Arquillière dans le domaine des théories politiques s'inscrit en parallèle des études de Pierre Mandonnet pour qui les augustinistes se caractérisent par ce « défaut principal […] de tendre à effacer les lignes de démarcation entre des notions et des données irréductibles les unes aux autres »46. Saint Augustin d'Hippone (354-430) était un prêtre et un philosophe de l'Église catholique, surnommé le "docteur de la grâce". Arquillière, Saint Grégoire VII. Ce volume propose une histoire raisonnée de la tradition politique occidentale dans l'Antiquité et au Moyen Âge. C’est d’ailleurs grâce à cet état de choses que les Grégoire VII, les Innocent III, les Innocent IV pourront sauver la civilisation », H.-X. Sa validité et sa pertinence heuristique ont pourtant déjà été fortement contestées par les récentes analyses de la pensée politique médiévale. Arquillière, « Sur la formation de la théocratie pontificale », Mélanges d’histoire du Moyen Âge offerts à M. Ferdinand Lot, op. Frédéric Lambert, Introduction à l'histoire des idées politiques 19e-20e siècles, Armand Colin, 2000 Saint Augustin d'Hippone (354-430) était un prêtre et un philosophe de l'Église catholique, surnommé le "docteur de la grâce". Cours du Professeur Michel Bergès, Université de Bordeaux, 2016, 285 pp. PUF. L’augustinisme politique aurait été un mal nécessaire pour la conservation et le progrès de la civilisation dont la papauté serait la gardienne30. 2, Paris, 1954, p. 991-1001 ; Le plus ancien traité de l'Église, le De regimine christiano de Jacques de Viterbe, Paris, 1926 ; L’origine des théories conciliaristes, Paris, 1911 ; « Origines de la théorie des deux glaives », Studi Gregoriani, t. I, Rome, 1947, p. 501-521 ; « à propos de l’absolution de Canossa », Annuaire de l’École des Hautes Études, 1949-1950 ; « La signification théologique du pontificat de Grégoire VII », Revue de l’université d’Ottawa, 1950. » H.-X. - E. Meiskins Wood entend construire une nouvelle histoire des idées politiques, qui prenne en compte les contextes économiques et sociaux au sein desquels elles se développent. Il serait étrange qu’elle n’eût pas agi plus tôt dans un sens identique » H.-X. Il découvre la philosophie vers 15 ans, en lisant Cicéron, mais c’est d’abord au manichéisme qu’il se convertit. 7  Douglas Kries, « Political Augustinianism », in Allan D. Fitzgerald (ed. Cette influence des conceptions politiques thomistes dans le jugement émis par Arquillière sur cet héritage augustinien, défini par son ignorance d'une voie media, se marque notamment dans son analyse de la théorie des deux glaives22 . Arquillière, L’augustinisme politique, op. 27Dans son étude, Arquillière prend soin de bien distinguer les différentes formes que peut revêtir le gouvernement divin, qui ne se réduit pas forcément à la théocratie. Festschrift Antonio Tognolo, Medioevo. It was built up by neo-thomistic thinkers, who tried to develop an ecclesiological theory compatible with the assertion of lay nation-states.